Le 24 mai 2009
Objet :
« Retraite dorée, langue de bois, contradictions et autres mensonges ! »
Monsieur Jean-François Kahn
Marianne
32, rue René Boulanger
75010 PARIS
Fax : 01 53 72 29 72
Courriel :
Monsieur,
La conjonction de différents évènements vous concernant, tant à titre public que privé, me donne l'occasion, non seulement de vous rappeler l'abondante correspondance adressée entre le 15 juillet 1997 et le 13 juillet 2007, soit près d'une vingtaine de lettres, mais aussi d'établir des contradictions, voire une certaine incohérence, entre vos propos et vos actes sur différents points de vue d'hier et d'aujourd'hui.
A titre public, les faits évoqués concernent votre candidature pour les prochaines élections européennes sur la liste du MoDem ainsi que votre récente intervention sur Canal + dans l'émission de Thierry Ardisson, « Salut les Terriens ! », et à titre privé, la relecture de vos réponses sans jamais une objection argumentée sur le fond, a fortiori une proposition concrète. Et forcément, refuser obstinément de débattre sur les idées donne la « certitude » d'avoir toujours raison - du moins le croit-on, comme c'est votre cas, encore faut-il le démontrer !
C'est pourquoi sur ce plan, s'il y a une chose que je vous mets au défi d'établir à mon encontre, c'est bien précisément mon « refus de débattre », puisque je n'ai eu de cesse, durant plus de dix ans, d'inviter les soi-disant « élites » de l'époque, dont vous-même, à confronter tous leurs points de vue relatifs partisans à LA Vérité éternelle absolue - mais, toujours en vain sur le fond jusqu'ici !
Pourtant, refuser de répondre sur le fond à toute cette correspondance visant précisément à dénoncer les mensonges et les « croyances au miracle » du penser superstitieux humain dans ses divers modes d'expression [Religion, métaphysique (scientisme matérialiste et pseudo-philosophie idéaliste), idéologie et moralisme], c'est d'abord les cautionner implicitement, et ensuite laisser à jamais la société humaine universelle, donc aussi la nôtre, continuer à fonctionner comme aux pires temps obscurantistes, sans aucun espoir de changement dans ses sempiternelles promesses mensongères sans lendemain et ses jugements moralisateurs partisans, ainsi que les millénaires passés en témoignent amplement en ma faveur, de Socrate à Spinoza notamment - sauf à vous-même ou à quiconque, évidemment, de démontrer le contraire !
Certes, au vu de la longue liste des soi-disant « élites » d'aujourd'hui, tous milieux confondus [Médias, politiciens, intelligentsia (prétendus intellectuels ou pseudo-philosophes) et associations moralisatrices à sens unique), qui figurent dans le document annexé, Mensonges et lâcheté des élites, votre mentor, François Bayrou, et vous-même êtes en très bonne compagnie - deux présidents de la République en exercice, voire un potentiel troisième, excusez du peu ! En effet, comme tous ces faiseurs d'opinion d'aujourd'hui, vous préférez ne jamais répondre sur le fond, faute sûrement d'en avoir les arguments intellectuels et philosophiques nécessaires - mais il ne vous est pas interdit de démontrer le contraire, comme je l'attends depuis plus de dix ans !
Jusqu'ici, en effet, toutes vos réponses se sont bornées à des attaques personnelles contre moi, quitte à mentir en m'accusant de prétendues insultes à votre égard, et quant aux idées, vous n'avez su que railler « ma certitude » sans jamais renoncer pour autant à votre propre certitude en des croyances superstitieuses : celle de « changer le monde », ou celle en un soi-disant « libre arbitre », par exemple - c'est précisément ce que j'appelle colporter les mensonges du monde sur lesquels les menteurs refusent obstinément de s'expliquer !
Quelle pire accusation puis-je porter contre eux, et donc aussi contre un patron de presse faiseur d'opinion politique, voire de président de la République, sans les décider pour autant à démontrer la fausseté de mes propos ? Il faut donc croire, comme je n'en ai aucun doute, que leurs intérêts égoïstes spécifiques de toutes sortes, individuels et collectifs, sont importants pour les préférer à LA Vérité, au point même d'avoir peur de l'affronter - mais je ne suis pas naïf, et la véritable raison de leur refus de confrontation est tout simplement qu'ils n'ont rien à objecter à LA Vérité absolue invalidant toutes leurs vérités relatives ! ! !
Sur le premier point évoqué, j'attends toujours la preuve tangible de mes
prétendues insultes, puisque vous n'avez jamais répondu à mon courrier du 18 décembre 2005 en réponse à votre lettre du 15, où vous écriviez :
« Toutefois, je dois vous faire savoir que si vous en retiriez les insultes, je prendrai volontiers connaissance de votre lettre avec le plus grand intérêt... d'autant que j'en
partage certaines des idées ».
Certes, vous prouviez ainsi que « lorsque l'on n'a rien à dire sur le fond, on s'en prend à la forme ou au costume ! », comme disait Lionel Jospin, en son
temps.
Assurément, outre cette attaque personnelle injustifiée, puisque non encore établie à ce jour, vous pouvez m'accuser d'avoir dénoncé votre lâcheté et votre malhonnêteté intellectuelles, ce que je reconnais bien volontiers. Toutefois, il ne tient qu'à vous de démontrer que votre obstination dans le refus de débattre sur le fond, malgré de multiples invitations en ce sens, n'en est pas une preuve manifeste. C'est d'autant plus facile ensuite, faute de faire valoir des objections intellectuellement et philosophiquement étayées sur le fond, de dénigrer « ma certitude », alors que je vous ai toujours immanquablement renvoyé aux grands diseurs universels de LA Vérité éternelle absolue sur laquelle elle se fonde.
Selon Spinoza, en effet, le « Vrai », ce qui est absolument vrai, contient « en soi » la certitude de LA Vérité (absolue) : celle qui ne comporte pas de contradictions, pas d'incohérence, et qui suffit donc à invalider toutes les vérités relatives de notre monde dans leur prétention à exprimer LA Vérité absolue. Toutefois, en raillant « ma » certitude du Vrai - exactement celle de Spinoza dans sa philosophie à UN absolu ! -, peut-être ignorez-vous encore aujourd'hui qu'il n'avait pas pour habitude, dans le domaine philosophique consistant à être la voie et la voix de l'Absolu, d'affirmer quoi que ce soit sans le démontrer more geometrico. En tout cas, vous l'ignoriez alors, lorsque vous avez écrit un ouvrage intitulé, « Esquisse d'une Philosophie du Mensonge », où vous n'hésitiez pas à compter Spinoza au nombre des menteurs - d'où ma lettre de l'époque, dont je n'ai conservé que votre réponse attestant son envoi.
Il vous reste donc toujours à démontrer la fausseté de la Parole des grands diseurs universels de l'Absolu, de LA Vérité absolue, à savoir celle des mystiques authentiques, parmi lesquels Lao-Tseu, le Bouddha et le Christ, entre autres, ainsi que celle de « vrais » philosophes du UN absolu, tels Socrate, Giordano Bruno, Spinoza et Brunner, leur héritier spirituel. C'est d'eux, en effet, que je tiens ma certitude du « Vrai » absolu, celui qui permet d'invalider toutes les croyances superstitieuses des religions, des pseudo-philosophies matérialistes ou spiritualistes, des idéologies et des morales, dont le tort commun est d' « absolutiser le relatif ».
Mais vous avez peur de LA Vérité absolue, à l'exemple des superstitieux « censeurs » d'hier, ceux qui ont empoisonné Socrate, crucifié le Christ, envoyé Giordano Bruno au bûcher et excommunié Spinoza, parce qu'elle dérange des intérêts de toutes sortes - aujourd'hui financiers et électoraux, par exemple. Sinon, pour démonter la propre « certitude » des diseurs universels de LA Vérité en matière d'absolu, réalité ou Vérité absolue, il vous suffirait d'établir une seule contradiction ou une quelconque incohérence dans leurs propos, sachant toutefois qu'aucun des soi-disant intellectuels et pseudo-philosophes médiatisés d'aujourd'hui n'a encore osé essayer à ce jour, malgré mes multiples invitations en ce sens !
Commencez donc par Spinoza d'ailleurs, puisque son Éthique dénonce la religion, donc aussi le spiritualisme et le matérialisme fondés pareillement sur le dualisme superstitieux des absolus, mais également le moralisme, lequel a d'autant moins à voir avec la « morale » que ce mot ne se rencontre pas une seule fois dans l'Éthique, tandis que le Tractatus politicus condamne également sans appel l'idéologie politique, source des infinies oppositions d'aujourd'hui, à travers la planète, entre deux visions superstitieuses du monde, puisque chacune prétend pouvoir transposer l'Idéal dans le quotidien - un Idéal et son contraire, en somme !
Et ce seul vœu pieux, forcément, pour ne pas dire « absurde », suffit à nous ramener au concret quotidien d'aujourd'hui, tel qu'il est illustré, à longueur de temps, par les politiciens ou
ceux qui aspirent à en être, qu'il s'agisse de l'Europe ou de la première réforme venue, quel qu'en soit le domaine actuel (environnement, réchauffement climatique, nucléaire, université,
lycée, emploi, hôpital, logement, prisons, transports, etc.).
Chaque camp, en effet, conteste par principe la réforme proposée par les Autres, au prétexte qu'elle ne correspond pas à sa propre conception idéalisée, laquelle est présentée
mensongèrement comme si elle était réellement l'image fidèle de Idéal « en soi » pourtant à jamais inconnaissable pour nous les humains, alors
qu'elle en est seulement un pâle reflet.
Là réside la supercherie, la véritable imposture, la réelle « escroquerie intellectuelle » planétaire, qui agit de manière identique dans toutes les idéologies et toutes les morales de notre monde, puisque toutes sans exception tombent dans le péché capital de l'entendement humain, qui consiste à « absolutiser le relatif » en croyant ainsi pouvoir faire de notre monde un monde idéal ! Cette croyance superstitieuse est la source fondatrice de tous les mensonges et de toutes les « croyances au miracle » du monde, dès lors qu'elle entend « élever à l'Idéal » quoi que ce soit de notre monde, à commencer par notre monde lui-même. C'est pourquoi notre monde ment et nos prétendues élites colportent les mensonges du monde - du seul fait de refuser d'en débattre !
Vous n'y échappez pas personnellement, puisque vos réponses esquivent toujours le débat sur le fond, et ainsi que les contradictions tirées de votre courrier antérieur ou de vos propos publics l'attestent. Or, comme déjà dit, toute présumée vérité, qui comporte des contradictions, ne saurait être LA Vérité absolue - sauf à vous-même ou à quiconque, évidemment, de démontrer le contraire ! Et la constance de vos contradictions est manifeste, comme en témoignent les rappels suivants de juin 2002 au 10 octobre 2006.
A SUIVRE...