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Sartre...ignare ? !!!

Par Jmlire
Sartre...ignare ? !!! " Je viens de relire, je ne sais pas pourquoi, La Nausée, de Sartre. Sans doute avais-je du temps à perdre. Pour tout dire, je l'ai perdu.
   Que je m'explique. Oui, je vous entends bien, nous autres scientifiques sommes des brutes gorgées d'équations, insensibles à l'art, à tout jamais incapables de comprendre la grandeur d'une oeuvre littéraire: aérienne, elle flotte bien au-dessus de nos "grosses" têtes". A fortiori, devant une " valeur" comme Sartre, silence dans les rangs !...
  Bah... c'est plus compliqué que cela. La différence entre nous et les littéraires ou les psychologues, c'est que quand un scientifique est bête, c'est avec platitude, et en peu de mots. Un littéraire, un psychologue est bête avec faste, et beaucoup plus de mots. Mais je me souviens quand même, tout grossier que je sois, du choc physique que me causa le plafond de la Sixtine ; ou de la grande rose de Chartres un jour de soleil ; ou de quelques vers d'Homère, quand le vieux Chrysès , à qui l'on refuse de rendre sa fille , fuit le long du rivage de la mer aux bruits nombreux.
..
  Nous ne savons peut-être pas grand-chose... Ce que je reproche à Sartre, c'est que lui ne sait rien. Pour quelle raison, sinon, aurait-il crée un personnage aussi pitoyable que son Roquentin ? Ce dernier étudie - le diable sait pourquoi - la vie d'un obscur diplomate de la fin du XVIIIème siècle, ce qui l'ennuie à périr ( comme on le comprend... mais pour quelle raison le fait-il, alors ? ). Pour le reste, il traîne de bistrots en amours ancillaires. Ce régime lui déterge sans doutes les glandes, mais il ne lui arrange guère le cerveau. Ce monde lui donne la Nausée... Excusez-moi, mais il y a erreur : c'est lui qui donne la nausée au Monde...
   ...Vaste, multiforme, rempli de fleurs, d'oiseaux, de cents merveilles et de mille horreurs ; du génie des hommes et de la beauté des femmes... Enigmatique, bouillonnant, propre à soulever l'allégresse d'un jeune homme au coeur aventureux...Tout cela, Roquentin, tu l'ignores parce que tu n'ouvres jamais tes fenêtres sur les collines, au soleil couchant...

Rémy Chauvin : extrait de " Dieu des fourmis, Dieu des étoiles " Belfond- Pré aux clercs. 1988

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