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Michael Haneke – Drôles de jeux

Par Nemosandman

Michael Haneke

La seule œuvre que je connaisse de Michael Haneke est “Funny Games”, version autrichienne et version US.
C’est vraiment une expérience cinématographique extraordinaire de regarder Funny Games. Un travail sur la manipulation et le voyeurisme du spectateur, servi par des acteurs parfaits. Passer d’un film à l’autre est une expérience tout aussi saisissante. Puisque la version US est un Verbatim de la version européenne. Tout: musique, cadrage, répliques est à l’identique. (Sauf une une ou deux trois scènes mais on va pas chipoter…) Et Ulrich Mühe (celui de “La Vie des Autres”) est remplacé par Tim Roth (celui de hulk)…

Ann, George et leur fils Georgie sont en route vers leur résidence secondaire pour y passer l’été. Leurs voisins, Fred et Eva, sont déjà arrivés et ils décident de se retrouver tous le lendemain matin pour une partie de golf. Tandis que son mari et son fils s’affairent sur leur voilier récemment remis en état, Ann commence à préparer le dîner. Tout à coup, elle se trouve face à face avec un jeune homme extrêmement poli, Peter, un des invités de ses voisins, venu, à la demande d’Eva, lui emprunter quelques oeufs. Ann s’apprête à les lui donner quand soudain, elle hésite. Comment Peter est-il entré dans leur propriété ? Les choses prennent vite un tour étrange et débouchent sur une explosion de violence.

Michael Haneke

Michael Haneke

Qu’est ce qui fait le charme des deux Funny Games ? En fait, ces deux films sont un formidable pied de nez aux films dit “de genre”.  L’horreur est facilement et très poliment mise en place mais peut-on aller plus loin ? Naturellement. Il suffit de laisser la caméra tourner après la scène d’horreur (hors champs, l’imagination travaille mieux que Tom Savini). Pour perturber les codes mis en place, il suffit ensuite de casser le Quatrième Mur. Le personnage manipulateur vous prend à témoin et joue de vous.  Alors, qui sont les victimes de ces jeux ? Assurément il s’agit de nous, les voyeurs. Ceux qui veulent tout voir. Trop voir. Jusqu’à être manipulés. Le spectacteur est victime d’une expérience…
Il suffit d’écouter le morceau de John Zord qui illustre le générique de début et le générique de fin. Ce film est une farce au dépend des cinéphages.
Personnellement je trouve le farceur habile dans le fond et dans la forme. Sans doute Hitchcock aurait apprécié.

Maintenant son dernier film “Le Ruban Blanc” vient d’être couronné au Festival De Cannes et nombreux sont ses détracteurs. “Plus lentement, c’est de la photographie”…  N’importe quoi ! Il s’agit simplement d’une écriture propre à Haneke, basée sur la contemplation. De longs accords, de longs plans séquences… L’inverse d’un autre “Michael”… Celui des séries “Bay”! Alors n’hésitez pas à découvrir un auteur réalisateur capable de jouer sur tous les registres avec malice. Vivez ainsi une expérience cinématographique digne de ce nom et loin des paradigmes éculés mais tellement rentables d’Hollywood !

Michael Haneke

Un interview en Français de Michael Haneke !


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