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Itin-errances, deux week-ends de cinéma - Épisode II

Publié le 01 avril 2007 par Sylvain Brunerie


Un petit peu de retard pour ce deuxième épisode - très attendu, j'espère... -, je vous prierai de m'en excuser.
Petites infos en passant : premièrement, mon blog va très bientôt passer en "version 2", apparemment. Deuxièmement, en ce moment, les visites sur ce blog tournent autour des 190 par jour... Merci beaucoup à vous tous !

Itin-errances, deux week-ends de cinéma - Épisode II

Après une longue semaine d'attente, voici le deuxième épisode de "Itin-errances" ( l'épisode précédent est ici). Pour information, ce titre n'est pas le nom du festival concerné, mais un jeu de mot avec celui-ci, "Itinérances". Voilà, comme ça c'est dit.

Le deuxième vendredi de ce festival fut éclectique. Je m'explique. À 20 h 30 eut lieu une (deuxième) projection des Trois Âges de Buster Keaton (et Eddie Cline), accompagnée - et c'est là que réside toute l'originalité de cette séance - par RadioMentale, un duo de DJs, Jean-Yves Leloup et Éric Pajot. Leur performance consistait, non pas en une heure de musique électronique en boucle, mais en un "cinémix", c'est-à-dire une assemblage de musiques très variées, ce qui donne, au final, une nouvelle bande originale... originale, et intéressante.


Mon avis : Une sympathique promenade à travers trois "âges", à savoir la préhistoire, l'antiquité romaine, et l'époque contemporaine (années 20), autour du thème de l'amour. Assez drôle, mais pas autant que je l'espérais (comme très souvent, en ce qui me concerne).


Comme deuxième et dernier film de la soirée, on a eu droit à Intolérance - La trilogie, qui n'a rien à voir avec le film de Griffith. Il s'agit de trois courts métrages d'animation légèrement délirants sur les "Zogs", des humains auxquels on a échangé la tête et les organes génitaux (...).


Mon avis : L'idée étant particulièrement originale, et grâce à l'animation stylisée et l'humour absurde, on rigole bien, mais seulement pendant la première partie. Car on s'endort plutôt, par la suite, faute de renouvellement des idées.


Il est presque minuit, il est temps de rentrer (surtout pour la nuit du samedi qui m'attend - vous verrez...).

Samedi 17 mars : la journée parfaite. Je veux dire par là qu'elle fut bien remplie, et que j'ai vu tout ce que je voulais voir (ce qui ne fut pas le cas le week-end précédent). Cette journée si parfaite débuta en douceur, à 11 h 00, avec Journal intime, de Valerio Zurlini, avec Marcello Mastroianni et Jacques Perrin.

Mon avis : Pendant tout le film, on est transporté dans la vie des deux frères, et on ne pense à rien d'autre. L'émotion est forte, grâce au formidable jeu des acteurs et à la sobriété de la mise en scène.


En même temps, mon père était à la séance de La Couleur du sacrifice, un documentaire présenté comme "contrepoint à Indigènes". Sa discussion avec le réalisateur, Mourad Boucif, s'est apparemment révélée très enrichissante. Le film explore l'injustice faite aux "tirailleurs sénégalais" (inexactement appelés ainsi), mais, contrairement à Indigènes, d'une façon vraiment documentaire, ce qui révèle énormément de choses, qui n'ont pas été dites dans le film de Rachid Bouchareb. Le site de ce documentaire est ici : www.lacouleurdusacrifice.com. À diffuser au maximum, et à voir (ce que je n'ai pas eu l'occasion de faire).

Après le repas, ma journée se poursuivit, avec Le Temps qui reste, avant-dernier film de François Ozon (juste avant Angel, sorti il y a deux semaines), avec Melvil Poupaud dans le rôle principal.


Mon avis : Malgré l'excellente prestation de l'ensemble des acteurs, les nombreuses longueurs finissent par nous lasser, et finalement, c'est pas si triste que ça. Dommage.


Un grand classique, mais toujours excellent, pour continuer : Vertigo ("Sueurs Froides" en français), un des films les plus connus de Hitchcock.


Mon avis : Tout le génie de Hitchcock apparaît dans ce chef-d'oeuvre. L'excellence du scénario, le charme envoûtant de Kim Novak, la mise en scène enivrante, tout est parfait. Captivant, surprenant, et fascinant.


Le soir. Un repas vite fait, pour être en avance à l'évènement du jour, l'avant-première surprise. Les seules petites infos qui nous parviennent (d'informateurs dont je tairais le nom) sont qu'il s'agit d'un film italien, qui aurait été primé au festival du film de Rome. Le téléphone arabe aura bien fonctionné, cette dernière information se révélant inexacte : sélectionné, mais pas primé. La réponse nous sera donnée au moment de la projection : le film surprise est A casa nostra, de Francesca Comencini.

Mon avis : Les acteurs sont crédibles et naturels, l'histoire tient la route, et le film se laisse très bien regarder. [Désolé, je n'ai pas grand chose à dire...]


Je vous avais expliqué le principe traditionnel au festival Itinérances des "nuits" de cinéma. Celle de ce deuxième week-end était consacrée à Terry Gilliam (en particulier en tant que cinéaste, mais aussi en tant que Monty Python, pour le dernier film). Pourquoi vous parle-je de cela ? Eh bien tout simplement parce que... - tenez-vous bien (comme d'hab') - je l'ai faite. Oui, en entier. Quatre films, de 22 h 30 à 8 h du matin. Le rêve, non ? Voici donc mon avis pour ces quatre films (sauf pour Bandits, Bandits, le troisième - oui, je l'avoue, j'ai dormi). Et au passage, merci beaucoup à Thomas pour m'avoir hébergé pendant mon sommeil de deux heures.


● Les Aventures du baron de Munchaüsen : L'imagination débridée de Terry Gilliam donne lieu à nombre de situations abracadabrantesques, euphorisantes pendant la première heure, mais terriblement assommantes pendant la deuxième.



À la sortie des Monty Python, surprise réservée à ceux qui ont été les plus courageux : il fait jour. Ben oui. Il est 8 heures du matin, et c'est l'heure d'aller se coucher. D'autant plus que je dois être levé (et réveillé) pour 11 h, et vous allez très bientôt savoir pourquoi. Résultat : seulement 2 heures de sommeil. Mais c'est supportable.
Mais pourquoi diable devais-je être levé pour 11 h - me dites-vous à l'instant même - ? C'est là que réside toute ma joie du moment : car le concours de critiques auquel j'ai participé le premier vendredi du festival, j'y ai gagné le premier prix ex-aequo, dans ma catégorie (seconde). Vous imaginez la joie incommensurable qui m'emplit le jour où j'appris la nouvelle (le deuxième vendredi), d'autant plus que le premier prix est... un séjour au festival du film d'animation d'Annecy... Et la remise des prix était à 11 h, ce qui m'a malheureusement fait rater L'Homme sans passé, de Kaurismaki. Mon film suivant était à 14 h 30, et c'était Colonel Blimp, de Michael Powell et Emeric Pressburger. Là encore, comme pour Bandits, bandits, j'ai profondément dormi, et j'en suis profondément désolé.
Nous arrivons enfin au moment le plus tragique, triste et émouvant du festival : la soirée de clôture. Après un petit discours nous expliquant que ce n'est pas totalement fini, nous disant de retenir nos larmes - ce que nous faisons difficilement -, le premier film de la soirée (et dernier en ce qui nous concerne), La Nuit des Tournesols, commence.


Mon avis : Dans ce "polar rural" en trois temps se dessinent l'histoire d'un tueur en série, de spéléologues et de flics prêts à tout pour amasser de l'argent. Ces trois destins se lient dans une ambiance troublante et une nature sauvage, témoin de la bêtise humaine. Le cinéma espagnol n'a décidément pas dit son dernier mot.


Fin de l'histoire. Le festival Itinérances, c'est fini pour cette année. Un petit bilan pour la route ? 21 films au total, dont 8 avant-premières (plus 10 courts métrages), et tout cela pour seulement 24 € (un pass au tarif réduit). Bon, j'arrête de faire de la pub (non, je ne suis pas payé pour ça). Rendez-vous dans un tout petit plus d'un an : du 14 au 24 mars 2008.
Qu'est-ce que c'est bien, un festival, quand même.


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