L'Allemagne ouvre son marché du travail aux ingénieurs d'Europe de l'est

Pour remédier au manque de main-d'ouvre qualifiée, sévère dans certains secteurs, le gouvernement allemand a décidé d'ouvrir davantage le marché du travail allemand à certaines catégories d'étrangers. A partir du 1er novembre, les ingénieurs de dix pays d'Europe centrale et orientale spécialisés en mécanique, construction navale et électrotechnique verront tomber toute barrière à l'entrée du marché du travail allemand. Il en sera de même pour tous les étrangers qui sortent diplômés d'établissements de l'enseignement supérieur allemand, quelles que soient leur nationalité et la nature de leur cursus.
Jusqu'à présent, la réglementation veut que l'on donne priorité dans l'emploi aux Allemands, aux ressortissants de l'Union européenne (UE) à 15, ainsi qu'à ceux de Chypre et de Malte. Les ressortissants des nouveaux Etats membres de l'UE situés en Europe centrale et orientale sont, eux, encore soumis à un régime de transition qui limite leur accès au marché du travail allemand. Mais les experts estiment qu'il manque actuellement entre 20.000 et 40.000 ingénieurs outre-Rhin. Et ce déficit est appelé à se creuser. Un rapport de l'OCDE publié mardi révèle qu'il n'entre sur le marché du travail que 90 ingénieurs pour cent départs imminents à la retraite.
La décision prise hier par le conseil des ministres est toutefois un expédient destiné à combler "à court terme" le manque de main-d'ouvre qualifiée dans les secteurs les plus affectés. Le ministre du Travail et des affaires sociales, Franz Müntefering l'a rappelé très clairement dans le quotidien "Passauer Neue Presse" : "nous devons commencer par exploiter notre propre potentiel. Il y avait 60.000 ingénieurs au chômage il y a un an, il n'y en a plus que 30.000 aujourd'hui. Les efforts de qualification et de formation sont la priorité absolue". Le gouvernement allemand s'apprête à lancer une vaste offensive pour la qualification.
Le ministre du Travail juge néanmoins que l'Allemagne va avoir besoin d'une "immigration de travail ordonnée par l'intermédiaire d'un système de points". Le gouvernement allemand travaille actuellement sur le projet. Il entend créer une commission qui évaluera en permanence les besoins sur le marché du travail et qui formulera des recommandations. "Les personnes qui correspondront le mieux aux profils recherchés selon différents critères tels que l'âge, la langue ou la qualification théorique et pratique, recevront le droit de s'installer. Et ce avec leur famille et indépendamment du fait qu'elles aient déjà un contrat de travail en poche", a déclaré M. Müntefering.
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Entretien accordé par Franz Müntefering au journal "Passauer Neue Presse" : cliquez ici