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Mangez-le si vous voulez

Par Soiwatter
Allez, une petite histoire vraie pour changer!
Un nouveau Teulé, c'est un évènement. Certes, je n'ai pas encore eu le temps de lire le Montespan, qui trône bien sagement dans ma bibliothèque (entendre par là les piles de livres répandues dans le couloir...) Mais rien qu'à la vue de ce titre, je ne pouvais pas passer à côté... La c'est le petit psychotique qui sommeille en moi qui se réveille.
Pourquoi aller chercher le fait divers si loin dans des contrées inhospitalières d'Outre-Rhin comme Rotenburg an der Fulda? Voici une histoire encore plus scabreuse qui s'est pas passé dans notre bon vieux Périgord, pays du foie gras et du canard confit, un lendemain d'assomption 1870.
Mangez-le si vous voulez
Ce qui suit dévoile l'histoire, mais cette épisode sombre de notre mémoire collective est connu...

Alain de Monéys, jeune noble local, affable et aimé de tous, sort de chez lui pour se rendre dans la commune voisine régler des affaires avant de s'engager volontairement dans l'armée impériale alors en guerre contre la Prusse alors qu'il avait été pourtant réformé pour trop frêle constitution.
Vers 14 heures, il entre à Hautefaye, mais quelques mots entre un de ses cousins, républicain, et des personnes présentes font s'envenimer la situation. Son cousin fuit, mais très vite se répand le bruit que de Monéys serait un prussien. Quelques jours après les débâcles de Reichshoffen et de Forbach, les esprits s'échauffent dans ce coin du Périgord ultra-bonapartiste.
De Monéys a beau clamer son innocence et son soutient à l'empire, la foule le prends à partie, et très vite sonne la curée... Malgré l'aide de quelques-uns de ses amis et fermiers, très peu au final, la foule se rue sur lui. Ils auront beau tout au long de la journée essayer de le sauver des pattes de ces chiens enragés constituée de voisins et d'amis au final, ils n'arriveront pas à le soustraire à la folie meurtrière de la foule et à l'indifférence des rare personnes qui ne se sont pas mêlées au carnage: les coups, blessures et tortures les plus infâmes dureront jusqu'à la nuit, et c'est vivant qu'il sera brûlé, puis même mangé par une population prise de folie.

Et tout au long de l'histoire, De Monéys reste vivant, presque lucide, à clamer son innocence: dire qu'il avait été réformé!


Dans ce texte, Teulé reprend fidèlement ces évènements macabres. C'est souvent à la limite du supportable, tant au niveau intellectuel que gastrique (les actes perpétrés donnent envie de vomir). Et la plume de l'auteur soutient magnifiquement cette horreur. De quoi redonner confiance en la destinée humaine (ironie!)
Un grand moment de littérature!
Ah, en passant, c'est aujourd'hui la 150ème!

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