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La gare funéraire à Montmartre, suite et fin du projet de vandalisation de Monsieur le "baron" Haussmann

Par Bernard Vassor

Par Bernard Vassor

Mise à jour le 28 mai 2009

La gare imaginée par les services de la préfecture.

«Si la création avait été mise en

discussion, le chaos existerait encore»

Jean-Charles Alphand.

Un projet abandonné :

En 1859, dans le but "d'améliorer" les conditions d'inhumation des parisiens(et de libérer des terrains pour les livrer à la spéculation) un projet de gare funéraire du chemin de fer de Méry-sur-Oise pour pallier l'insuffisance des cimetières parisiens et de déplacer le cimetière du Nord, dit cimetière de Montmartre, ouvert en 1804 sous le nom de  « Champs du repos». La gare aurait dû être située, en partant de la rue Forest, à l'angle de la rue Capron, jusqu’à l'entrée du pont qui surplombe le cimetière Montmartre. Les débats au corps législatif furent mouvementés, faisant grief à l'omnipotence de la préfecture de Paris qui tranchait brutalement toutes les questions concernant l’urbanisme. Le prétexte étant la surpopulation des corps dans les 9 cimetières de l'époque. Mais, c'est la plus-value considérable donnée aux terrains de Montmartre couverts de constructions à bon marché qui fut en réalité la raison principale de ces opérations spéculatives. Le projet le plus controversé fut celui du baron fou, de raser la Butte Montmartre. La réussite du «dynamitage» et de l’arasement des carrières d’Amérique pour la réalisation des Buttes-Chaumont de 1863 à 1867, donna libre cours à l’imagination dévastatrice du tout puissant préfet. Les élus de tous bords (pas les bonapartistes) s’opposèrent farouchement à ces projets au « chef de l’édilité parisienne». Sauf peut-être Alexandre Dumas fils, qui n’étant pas à une idiotie près, parla de « métamorphose féerique, cette régénération de la capitale, par le mouvement général»suivi d’une longue liste de raisons alambiqués. Ecoutons l’argument principal invoqué par les partisans du préfet : « Le choléra a commencé à Montmartre en 1865, attendrons-nous encore une nouvelle épidémie ?». Les affidés du préfet s’attaquèrent aussi au « petit cimetière situé presque au sommet de la Butte, où les morts sont pratiquement enterrés dans l’eau. Eloignons les morts des vivants !»

La défaite de Sedan mit fin à l ‘appétit dévastateur du maître de la capitale, car l’idée finale était de déplacer tous les cimetières parisiens à Méry-sur-Oise, le plateau de 1000 hectares étant 9 fois plus grand que les 9 cimetières de Paris. La solution retenue, fut l’ouverture d’une annexe du cimetière du Nord à Saint-Ouen.


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