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Cérémonies du Débarquement : la goujaterie de Nicolas Sarkozy

Par Hmoreigne

 Nouveau mélange des genres à l’Elysée. Nicolas Sarkozy a choisi de faire de la commémoration du Débarquement en Normandie du 6 juin 1944 sa petite sauterie personnelle. Peu importe les multiples nationalités qui ont contribué à la libération du pays. Nicolas Sarkozy veut une seule tête d’affiche : Barack Obama. L’indélicatesse a choqué jusqu’à la Maison Blanche qui, selon l’AFP, s’activerait pour que la reine Elizabeth II soit présente aux commémorations.

On sait que Nicolas Sarkozy, veut son musée de l’histoire de France. A croire que notre président a de sérieuses lacunes en la matière ou une mémoire sélective. Il semble avoir oublier que le sang versé sur les plages de Normandie le 6 juin 44 n’est pas l’apanage des “boys”.  Les Britanniques, nombreux, ont payé un lourd tribut. Mais aussi, les Canadiens qui ont pris d’assaut la plage Juno. Dans les forces engagées de nombreuses nationalités étaient présentes (Polonais, Belges, Tchécoslovaques, Néerlandais, Norvégiens…). A ce titre, il paraît indécent, sinon grotesque de vouloir réduire les cérémonies de commémoration au seul couple franco-américain.

Le palais de Buckingham a reprécisé lundi ce qu’il avait dit une semaine plus tôt: “Ni la reine, ni aucun autre membre de la famille royale n’assisteront aux commémorations du Jour-J puisque nous n’avons reçu aucune invitation officielle à aucun de ces événements“. “Mais il n’y a aucune colère, aucune frustration ou sentiment d’avoir été snobés de notre part“, “De plus, il n’est absolument pas systématique que la reine soit invitée chaque année.“  a ajouté une porte-parole du palais. Si Elisabeth II n’est pas «furieuse» de n’avoir pas été invitée comme l’affirmait le tabloid Daily Mail, on comprendrait qu’elle soit, au minimum, froissée.

Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, a tenté de minimiser la polémique en affirmant que “la reine d’Angleterre, le chef de l’Etat britannique, est naturellement la bienvenue mais, qu’il n’appartient pas à la France de désigner la représentation britannique“. Un peu gros d’autant qu’il a persisté dans l’historiquement incorrect en concluant que, “C’est d’abord une cérémonie franco-américaine“.

Face à l’entêtement français, Barack Obama, solidarité anglo-saxone oblige et peu enthousiaste à se retrouver otage de Nicolas Sarkozy, a fait intervenir sa diplomatie pour tenter de convaincre Elizabeth II d’être présente.

Nous sommes en train de travailler avec les parties concernées pour que cela soit le cas“, a déclaré à la presse Robert Gibbs le porte-parole de la Maison Blanche. Situation ubuesque où l’invité se mue en invitant . Il semblerait cependant qu’Elisabeth II, dernier chef d’Etat encore en vie à avoir porté l’uniforme pendant la Seconde Guerre mondiale, reine du Royaume-Uni mais aussi du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, ne cède pas à l’affront qui lui a été fait.Seule certitude, le Premier ministre britannique Gordon Brown et son homologue canadien seront présents.

Le programme officiel des cérémonies reste bien flou et ne sera en effet connu que 48 heures avant l’arrivée du président américain sur les terres normandes, ce qui suscite l’ire des collectivités locales .

Le Président américain ne goûte pas trop à se faire instrumentaliser par Nicolas Sarkozy la veille du scrutin des européennes . Alors qu’au quai d’Orsay on parle d’opération “Obama beach”, l’administration américaine a volontairement compliqué les choses. Barack Obama veut bien être présent mais seulement au cimetière américain de Colleville-sur-mer soit,…en territoire américain.

En effet la France a cédé à perpétuité un certains nombre de cimetières militaires en reconnaissance à des nations alliées. L’Etat bénéficiaire est certes chez lui, mais comme un propriétaire privé. Les conséquences en terme de protocole sont notables. C’est Barack Obama qui recevra Nicolas Sarkozy, et non l’inverse. Le fait que le programme des manifestations officielles ne sera rendu public qu’au dernier moment témoigne des efforts de l’Elysée pour tenter de faire revenir le président Obama sur ce choix.


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