Malgré la fatigue qui m'assaille à l'issue de cette semaine trépidante (je ne sais pas comment je me débrouille, mais mes semaines sont toujours trépidantes), je me dois de revenir
à mes consternations préoccupantes. Heu. Mes préoccupations consternantes.
Finis les diaporamas fantastiques qui vous montrent le plus beau bébé du monde (déjà fort occupé à remplir son harem de mères, de mamies, de taties, de bébés filles), bonjour la
machine à caca revival.
Parce que voilà, je viens ici me plaindre. Non pas parce que le Haricot est un tombeur invétéré, mais parce qu'à la livraison du paquet, j'avais cru comprendre qu'il était presque
parfait : appétit gargantuesque que ni Babar, ni plastic Babar ne sauraient décourager ; sommeil court mais compensé par une bonne humeur à toute épreuve, sourire tellement grand que la
poissonnière me compte le poisson à moitié prix sans s'en rendre compte ; cuissot dodu potelé à croquer, servi sur lit de petits pieds puants mais point trop, bien adaptés à une afficionado des
fromages forts en bouche ; rire communicatif en cascade, plus clair et agréable que ma fontaine d'intérieur.
Bref, j'aurais voulu en faire un aussi bien, sûre que je me serais foirée. Il fallait donc légitimement me trouver un petit tracas, étant donnée que j'appartiens officiellement au
groupe des mères estampillées hystériques classe B*.
(Je sens l'impatience poindre. J'y viens.)
Le Haricot est constipé.
Quand je pense qu'avant, un Babar et bam ! Plein la couche jusque dans le dos, ça sentait même presque bon. Et maintenant... Cette semaine, il a vraiment été constipé, au point que ce n'était plus
le même bébé. Biberon pas fini et pleurs passagers dès qu'il poussait. (Le premier qui rigole a droit à un regard noir.) Pauvre petit Haricot à sa môman. Il a dû aller voir le gentil docteur qui a
donné la fiole magique à mettre dans le trou de balle. Ne vous moquez pas, c'est un newbie du caca, il ne savait pas que ça pouvait être dur. Il nous a sorti sa première saucisse de molène,
c'était beau comme un accouchement. Lui aussi a eu sa petite larme, et y'avait de quoi ! C'était presque un perfect**, jusqu'à ce qu'il y ait les repas du jour qui décanillent par là-dessus.
J'espère qu'il n'a pas hérité de la tuyauterie de son père. Parce que super Nereij, à la moindre contrariété (un déplacement par exemple), plus rien pendant cinq jours. Et aussi parce que super
Nereij, il lui faut au bas mot une heure sur le trône pour convaincre les taupes de descendre le long du tobboggan. Le Haricot, je le vois déjà sur son pot pendant une plombe, avec son petit livre
d'image, à pleurnicher :
"Maman, ça vient pas !
- Détends-toi mon chéri. Suffit de se détendre et de contracter un bon coup ton périnée, tu vas voir, c'est magique."
(M'en voulez pas, j'ai eu une longue semaine. Mais j'avoue qu'il faudrait que je songe à parler d'autre chose que de caca.)
* Hystérique classe B : juste avant les folles furieuses qui chopent le médecin par le colback pour leur faire avouer avant que leur progéniture n'est pas en danger.
** le perfect : (à prononcer perfec') caca consistant à point qui ne laisse pas de traces.
ps : rassurez-vous, il a droit à son litron quotidien d'hépar le Haricot ;D