Respirer
Il avait l’habitude de me promener
parmi les crottes de chiens et les papiers jetés,
ou là-bas dans la nature,
par les chemins creux envahis d’herbe folle,
les fossés brûlants de piqûres
d’orties, jusqu’à ce que notre voiture au loin
ne soit plus qu’une petite boîte toujours fermée
sur ma mère, boîte de nausées,
et que ma peau, qui était froide et bizarre
comme du papier ciré, en absorbe la couleur.
« Allons. Respire, » et j’aspirais
impeccablement, tandis qu’il me promenait
à l’encontre de la circulation
comme si, tous les trois, on voyageait
sous couvercle hermétiquement fermé
que l’on pouvait ouvrir en s’arrêtant
n’importe où, n’importe quand – que l’on pouvait laisser
derrière soi en se promenant, en respirant à fond.
Susan Wicks, traduction de l’auteur avec la complicité de Sardine Robinson, in revue Dans la Lune, n° 7, juillet 2006, p.20.
Bio-bibliographie de Susan Wicks
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