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Compte-rendu du Primavera Sound Festival, jour 1
Publié le 04 juin 2009 par Mikatxu @crystalfrontierGrâce à mon ami Ju de DODB, j'ai eu l'opportunité d'aller au festival Primavera, à Barcelone. Connu pour l'exigence de sa programmation, et aussi des noms hallucinants qui se côtoient, c'est donc plein d'enthousiasme que je m'y suis rendu avec mon acolyte, dans la voiture de ce dernier, une vaillante petite Corsa ! En mots, retour sur ces trois jours de plaisir musical intense...
Après l'étape "récupération de pass pro" (après la petite frayeur classique "You're not on the list"), on rentre sur le site, étape achat de tickets pour consommer (boissons only), mais le système à l'envers (il faut choisir ce qu'on veut boire) complique les choses, et le temps de découvrir un peu le site, ce sera Women qui marquera le début des hostilités.
Entre garage, psychédélisme et expérimentations plus bruitistes, le groupe canadien n'enchaîne pas deux chansons identiques, avec à sa tête un chanteur un peu halluciné. Difficile de trouver une continuité dans cette prestation, mais il y a pourtant de très bons moments, comme "Black Rice" ou "Shaking Hand", et laisse augurer d'un gros potentiel, dans un style assez peu académique. Peut-être un peu abscons par moments, mais à suivre
Le MySpace de Women, la chronique du disque sur POPnews
Ah, ensuite, il y a migration vers la scène Ray-Ban Vice (oui, les sponsors sont omniprésents, mais ce n'est carrément pas gênants), grosso modo l'équivalent de la scène de la Plage pour les amateurs des Eurockéennes de Belfort. Sur la scène, ce sont les Néo-Zélandais de The Bats qui arrivent, et c'est le premier gros plaisir du festival ! C'est simple : le groupe a enchaîné pendant 45 minutes des tubes de power-pop comme d'autres enfilent les perles. Ah ça, il n'y a rien de spécialement nouveau, mais je pense que ce sont surtout eux qui ont été repompés allègrement, par The Shins et beaucoup de groupes de pop indé en général, tant leur sens mélodique saute aux oreilles. En plus, leur plaisir est manifeste, et c'est avec un grand sourire que je quitte la scène.
Le MySpace de The Bats
Pour la suite, c'étaient à nouveau des revenants, en la personne de The Vaselines. Groupe écossais du début des années 90, adoré à l'époque par Kurt Cobain (qui reprit avec Nirvana "Jesus Don't Want Me For a Sunbeam"), c'est la pop un brin crade, souvent jouissive et qui mise sur des mélodies, qui se cachent parfois sous un vernis high energy ou garage, mais souvent assez géniales. Il y a bien quelques creux ou des chansons qui ont mal supporté l'outrage du temps, mais ça reste très efficace, et Frances McKee (voix / guitare) est assez déchaînée et espérait manifestement faire la connaissance intime d'un Catalan ce soir là. Mais le set n'est pas tout à fait fini sur la scène Rockdelux qu'il me faut rejoindre la scène Estrella Damm (= grande scène) pour Yo La Tengo...
Le MySpace de The Vaselines
Donc direction la grande scène, pour le trio américain Yo La Tengo, figures très importantes de la scène indépendante US, et...presqu'inconnus pour mes oreilles. Honte ? Un peu, mais ça ne m'empêche pas de prendre un gros plaisir durant le concert. Après une intro hyper noisy, fidèles à leur réputation, le groupe visite tous les styles permis, à chaque fois avec un talent indéniable. Georgia Hupley est une batteuse de grand talent, à l'aise dans tous les titres, qui s'enchaînent avec une classe jamais mise à mal ("I Feel Like Going Home" est juste merveilleuse comme chanson). Le son était en plus excellent, donc les conditions étaient presque optimales !
Le MySpace de Yo La Tengo
Mais il est environ 23h, et il faut se rendre à la scène Ray-Ban pour voir Andrew Bird, ce qui fait une petite trotte (et surtout ces escaliers font mal aux pattes). Le siffloteur américain est seul sur scène, et c'est bien là le problème. Il a beau se démener, les dernières chansons de son répertoire souffrent de l'absence d'un groupe, ou à déaut d'un batteur. Les chansons semblent s'assécher, malgré la virtuosité toujours réelle d'Andrew Bird pour passer d'un instrument à l'autre. Le lyrisme du songwriter ressort donc un peu plus, et sans doute trop...Bref, une petite déception, malgré une très belle setlist qui piochait assez largement dans le répertoire du toujours très siffloteur Mr Bird. mais pas trop le temps de s'apesantir, car du très gros son se profile à l'horizon...
Le MySpace de Andrew Bird, la chronique de "Noble Beast" sur POPnews
Parce que c'est My Bloody Valentine qui va jouer sur la grande scène ! Le groupe emmené par Kevin Shields avait prévu de faire saigner, le lendemain, les tympans des spectateurs de l'auditorium. Mais c'était quand même très fort, très très fort, mais avec des bouchons d'oreille ad hoc, ça pasait plutôt bien. Et sinon, la musique était assez envoûtante j'ai trouvé, si tant est qu'une telle bouillie sonore puisse l'être. Le son était en effet un peu tassé, mais j'ai vraiment adoré, voire décollé sur ces titres puissants mais prenants, qui vous foutent un grand coup dans les tympans et le ventre, au sens physique du terme. J'ai adoré les espèces de digressions sonores, attaques épouvantables pour les uns, mais source de ravissement pour les autres (dont je faisais partie). Les bouchons d'oreille étaient la condition sine qua non pour apprécier le concert, je pense...
Le MySpace de My Bloody Valentine
Bon, après, Aphex Twin...Il était tard, mais surtout, ça n'était pas franchement passionnant, set un peu mou et grosse fatigue. Bon, retour à l'auberge dans ces cas-là, entre les vendeurs de bière à la sauvette et les nanas qui "vendent des glaces". Le lendemain s'annonce chargé lui aussi...