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À quoi sert de sauver la General Motors ?

Publié le 06 juin 2009 par Alaindumait

15 septembre 2008 : dépôt de bilan et liquidation de Lehman Brothers

1er juin 2009 : dépôt de bilan de General motors, ex-première entreprise mondiale et numéro un de l’automobile pendant 77 ans.

Le premier a été « sec » : pas de recherche de repreneurs, au-delà des quelques établissements qui sont aussi ses concurrents et qui n’ont d’autre intérêt, semble-t-il, que de faire disparaître un acteur trop entreprenant, et malheureux dans ses choix risqués.

Le second a été « ordonné », avec le concours des pouvoirs publics (c’est-à-dire des contribuables, pour 50 milliards de dollars), moyennant un plan de restructuration présenté comme drastique. Mais toujours sans appel à des repreneurs éventuels non indigènes (sauf pour la division Hummer…)

1 ère remarque : la : procédure du dépôt de bilan permet de séparer rapidement le bon grain de l’ivraie. C’est la procédure « normale ».

2e remarque : pour les actifs rentables, il y a toujours des repreneurs possibles. L’intérêt des créanciers est que le maximum d’enchérisseurs puisse concourir à une reprise. Mais cela passe certainement par un démantèlement…

3e remarque : l’intérêt général est qu’une telle procédure soit engagée dès que les dettes probables sont plus élevées que les actifs certains. General Motors aurait dû déposer son bilan il y a plusieurs mois…

4e remarque : l’argent des contribuables n’a aucune raison d’être risqué dans un tel sauvetage.

Bien sûr que l’automobile n’est pas morte. Son besoin, et donc sa demande, ont encore de beaux jours devant eux. Mais il faut inventer de nouveaux produits et de nouveaux moyens de les fabriquer.

Les anciens dirigeants de GM sont-ils les mieux placés pour le faire ? Telle est la question majeure. Je crains que la réponse ne soit plutôt négative…

Quand une entreprise a échoué, il faut commencer par virer les dirigeants. Même s’ils peuvent encore être de bon conseil…

Donner 50 milliards de $ à une entreprise en dépôt de bilan est une double faute. Non seulement par rapport aux contribuables, mais aussi pour l’économie en général.

Ce sont de nouveaux constructeurs qui redresseront le secteur automobile, plutôt que les anciens. Cela passe par la suppression de capacités de production excédentaires et souvent obsolètes. Subventionner celles-ci ne fait que retarder le renouvellement. C’est bon pour l’emploi, mais pas pour la reprise !


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