Que faire du document est la question posée par les artistes rassemblés au Centre Culturel Suisse (jusqu’au 19 juillet) ? Certains créent des documents historiques, comme Lamia Joreige, (Objects of War) demandant à des personnages de raconter l’histoire d’un de leurs objets, et leur histoire aussi, au milieu de la guerre : ici Liban et Palestine (mais Sarajevo aussi s’est prêté à ce genre d’exercice avec Milomir Kovacevic). Jeffrey Vallance aussi écrit l’histoire avec ses Ties, cravates-liens échangées en 1979 avec tous les chefs d’état de la planète (et c’est parfois très drôle) et Alain Bublex bâtit tout un monde imaginaire autour de Glooscap,
qu’on revoit beaucoup ces temps-ci.
D’autres mènent l’enquête, fictive ou réelle, autour du vrai inventeur du cinémascope (Matthew Buckingham), du véritable découvreur de la fission nucléaire (Marco Poloni) ou du projet avorté d’un musée à Syros (Mario Garcia Torres), allant jusqu’à inventer une histoire d’amour possible (Matteo Terzaghi & Marco Zürcher).
Plus intéressante est la destruction du document, sa disparition, son effacement. Enrique Vila-Matas, préfacier du livre de Jouannais dont je parlais il y a quelques jours, cite ailleurs Clément Rosset :
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Dommage que le CCS ne publie pas de catalogue, seulement une brochure minable. Les temps sont durs.