Coup de tête deuxième partie se termine, je me répète. Une dernière relecture cette semaine et ce devrait être bon.
J'ai commencé en parallèle la reprise de la troisième partie. Les choses sont plus compliquées. Les parties un et deux ont été tellement réécrites que je les ai sous la peau, avec le recul le texte s'est décanté relativement naturellement. La troisième partie est différente. La troisième partie, de toute évidence, est une saloperie. Je ne sais pas trop par quel bout la prendre.
Au fond ce n'est pas la structure du truc qui me fait peur, mais plutôt l'altitude. Le vide du panorama, l'air pur et l'herbe verte. Me manque la crasse, le ciment, l'écho plein sous les escalators. Me manque le bruit, l'asphalte et le reste. Ici je me perds en altitude. J'ai laissé filer le personnage en cours de route. Il faut le reconditionner. Il faut oublier ce qu'il était dans les versions précédentes et qui ne correspond plus à grand chose. Il faut faire, défaire, et refaire encore.
Je me suis rendu compte il y a quelques jours que Coup de tête était au centre de tout, depuis des mois, années. Ce n'était pas conscient, bien sûr, mais tous les projets, fictifs ou réels, aboutis ou ratés, pointaient vers ce roman là. Le textes du blog, les nouvelles écrites au fil du temps, et même quelques tentatives de trucs plus longs, les Qu'est-ce qu'un logement., Livre des peurs primaires ; tout devient laboratoire à visée unique C'est avec Ochracé que j'ai appris à manier l'ellipse saccadée, c'est sur Scapulaire que je me suis entraîné à multiplier les points de vue, c'est avec Sablier que j'ai appliqué la première fois une méthode de travail efficace. Idem avec le Livre des peurs primaires où tout arrive et n'arrive pas dans le même mouvement. Le seul truc à part, c'est peut-être Cette vie, encore que.
Bientôt il me faudra terminer non pas un roman, un projet, mais un cycle. Ces difficultés actuelles deviennent usantes, j'ai encore l'impression de buter comme aux premières pages des premières versions. Nous sommes trois ans plus tard, et tant d'expériences ont été effectuées, comment se fait-il que la décoction soit toujours aussi douloureuse ?
Correction : j'ai repris plus tard tout ce qui avait été écrit aujourd'hui (si peu). J'ai tout repris. C'est mieux. Mais toujours obligé de fixer une personnalité dans des comportements cadres, des tics de vie. Comment faire autrement ? Peu importe. J'aurais au moins réussi à renverser la vapeur. La page médiocre s'est changé en page moyenne susceptible de. C'est déjà un début.