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Naissance des pieuvres

Par Alban Ravassard

Bonjour à tous,

 

Concours d’équivalence de la L3 cinéma passé, tournage de court reporté… Tout ceci me laisse maintenant un peu plus de temps afin de vous retrouver et de vous proposer à nouveau des critiques de films. Commençons donc à rattraper le temps perdu avec la critique de « Naissance des pieuvres ». Présentation.

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Synopsis : L'été quand on a 15 ans. Rien à faire si ce n'est regarder le plafond. Elles sont trois : Marie, Anne, Floriane. Dans le secret des vestiaires leurs destins se croisent et le désir surgit. Si les premières fois sont inoubliables c'est parce qu'elles n'ont pas de lois.

Il y a des films qui vous marquent sans que vous ne puissiez forcément établir pourquoi. Certains rétorqueront que cela est la marque des chefs-d’œuvre. Le premier long-métrage de Céline Sciamma, ancienne élève en scénario de la Femis fait partie de ces films. Et même si la jeune réalisatrice possède à la base une formation de scénariste elle nous livre ici un film d’une maîtrise incroyable qui vaut à bien des aspects les films de certains « maîtres ». Mise en scène, lumière, montage, on imagine mal quelqu’un d’autre que Céline Sciamma adapter son scénario tant sa vision en est aiguisée.

 

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Une vraie sensibilité et parfois sensualité se dégage de ce film et qui explosent notamment dans une magnifique séquence finale. A tel point que l’on jurerait ne pas avoir vu de chose aussi juste depuis le « Virgin Suicides » de Sofia Coppola. Poussons la comparaison un peu plus loin car en voyant « Naissance des pieuvres » on ne peut s’empêcher de penser à la réalisatrice américaine de « Lost in translation » et à sa capacité surprenante de s’immiscer dans l’intimité de jeunes adolescentes aux prises avec les problèmes de leur âge et notamment de cartographier la troublante naissance du désir chez ces dernières.

 

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La naissance du désir. Voici donc le sujet principal de ce film. Mais ici pas de pudeur ou de voyeurisme facile. Bien au contraire. La réalisatrice garde une certaine distance par rapport à ses sujets pour mieux pénétrer leur intimité, nous faire découvrir leur quotidien et le déchirement que crée en eux l’irruption momentanée de ce désir incontrôlable et étranger. Il est donc parfois voire même souvent de sexe mais jamais de manière salace ou déplacée. On jurerait même que l’on n’avait pas vu le sujet abordé de la sorte depuis bien longtemps dans le cinéma français.

 

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Mais le succès du film tient aussi à son formidable trio d’actrices représentant chacune d’entre elle à leur façon un stade du développement de la féminité. Exit les pieuvres et bonjour les papillons : on jurerait voir devant nous une chrysalide, une chenille et un papillon. Chacune des protagonistes se situe à un de ces stades et se voit forcée d’accomplir sa lente transformation et son éveil au désir, qui rentre forcément en conflit avec la difficulté des sentiments. Au vu de la formidable interprétation de ce trio de jeunes actrices, gageons d’ores et déjà que ces pieuvres feront encore couler beaucoup d’encre.

 

Note : 4/5

 
Un premier film plein de promesses qui nous laisse plein d'impatience quand à l'attente du second. Une jeune réalisatrice est née et son avenir paraît plus que prometteur. Une véritable révélation.


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