Commençons la semaine en beauté avec 3 affiches de films québécois qui sortiront prochainement dans nos salles. Et
je me permettrai même de les évaluer selon des critères très subjectifs et de leurs attribuer une note.
La première affiche, d'un film qui arrivera sur nos écrans le 31 juillet, c'est celle de la comédie Les doigts croches de Ken
Scott.
Ce qui frappe ici c'est le côté rétro fort assumé, tant par la typographie que par les photos qui semblent venir d'une autre époque. Cela tombe bien car l'action se déroule en 1960. Notons aussi
un choix audacieux des couleurs qui accrochent définitivement le regard. Mais pourquoi ces barres blanches de chaque côté? Note: 7/10.
La seconde affiche concerne l'adaptation du roman 5150 rue des Ormes de Patrick Sénécal par le réalisateur Éric Tessier. Le thriller
sortira le 9 octobre 2009.
Voilà une affiche qui ose. Plus de la moitié de l'espace, voir même les 3/4, baigne dans l'obscurité laissant aller notre imaginaire. Marc-André Grondin y plonge son regard, la porte légèrement
entre ouverte. Ceux qui ont lu le roman, et je lui l'un d'eux, savent trop bien ce qui s'y cache. Excellente ! Note 9/10.
Et finalement, voici la nouvelle affiche du prochain film de Bernard Émond, La donation. Ce long-métrage clôt la trilogie du réalisateur
sur les vertus théologales. Sur nos écrans le 6 novembre de cette année.
Quel est le but d'une affiche de film? En la sortant quelques mois d'avance, c'est normalement de susciter la curiosité du spectateur et de vendre un peu le long-métrage. Dans le cas des films de
Bernard Émond, nous sommes loin de ses objectifs mercantiles. Âpre pour plusieurs, enrichissante pour bien d'autres, sa démarche est celle de la constance. Telle une madone ou une riche
impératrice, Élise Guilbault nous apparaît rayonnante et solennelle. Le choix des tons de couleurs, sa coiffure et son costume tous les deux d'une grande sobriété, promettent un film sérieux et
lumineux. Note 8/10.
Ce qui est rassurant par ces trois exemples, c'est de réaliser que les affiches de films d'ici ne sont plus
gênantes comme elles l'ont déjà été (il suffirait de faire une exposition d'affiches de films québécois des années 80 et début 90 pour voir de nombreuses atrocités). Bien au contraire, elles
s'exposent à tous nos regards en plus de nous représenter fièrement à l'étranger. Chapeau à tous ces concepteurs dans l'ombre qui donne le goût de cette lumière, de ces mouvements.