La princesse de Clèves - Madame de La Fayette
Librio - 164 pages.
Madame de La Fayette (1634 - 1693)
Familière des cercles
précieux et de la cour du roi Louis XIV. Par la clarté de son style et la finesse de ses analyses, elle est à l'origine du roman psychologique moderne.
"Je vais vous faire un aveu que l'on n'a jamais fait à un mari..."
Sincère, tourmentée, la princesse de Clèves ne parvient plus à taire ses sentiments. Elle brûle d'amour depuis trop longtemps pour le duc de Nemours, l'un des plus beaux fleurons de la cour
d'Henri II. Son désir est ardent ! Désespéré ! Mais elle a juré fidélité à son époux, le prince de Clèves.
Elle aspire au bonheur et ne peut brader sa vertu. Elle veut aimer sans trahir... Cruel dilemme ! Faut-il donc renoncer au monde ? Faire ainsi le malheur d'un mari et d'un amant ? La
mort est-elle préférable aux affres de l'amour ?
Du mariage au déchirement, de la pudeur au sacrifice... Madame de La Fayette exprime jusque dans ses plus impudiques silences la langue subtile de la passion.
La princesse de Clèves a été publié anonymement en 1678 par Madame de La Fayette. Il est immédiéatement couronné d'un grand succès.
Il est considéré de nos jours comme le symbole de la culture littéraire.
Le roman se déroule à la cour du roi Henri II, en 1558.
Mademoiselle de Chartres est une jeune-fille élevée par sa mère dans le respect de la morale et de la vertu.
Présentée à la cour, elle épouse peut après Monsieur de Clèves, sans connaître les émois du coeur, alors que lui brûle de passion pour elle.
"Mlle de Chartres répondit qu'elle lui remarquait les mêmes bonnes qualités ; qu'elle l'épouserait même avec moins de répugnance qu'un autre, mais qu'elle n'avait aucune inclination
particulière pour sa personne." (page 26).
Cependant, une fois mariée, elle fait la connaissance du duc de Nemours dont elle
s'éprend.
"Les jours suivants, elle le vit chez la reine dauphine, elle le vit jouer à la paume avec le roi, elle le vit courre la bague, elle l'entendit parler ; mais elle le vit toujours surpasser de
si loin tous les autres et se rendre tellement maître de la conversation dans tous les lieux où il était, par l'air de sa personne et par l'agrément de son esprit, qu'il fit, en peu de temps, une
grande impression dans son coeur." (page 31).
Malgré les sentiments passionnés que chacun éprouve envers l'autre, elle décide de
rester fidèle à son éducation et sa vertu.
"Mme de Clèves entendait aisément la part qu'elle avait à ces paroles. Il lui semblait qu'elle devait y répondre et ne les pas souffrir. Il lui semblait aussi qu'elle les prît pour elle. Elle
croyait devoir parler et croyait ne devoir rien dire. Le discours de M. de Nemours lui plaisait et l'offensait quasi également ; elle y voyait la confirmation de tout ce que lui avait fait penser
Mme la Dauphine ; elle y trouvait quelque chose de hardi et de trop intelligible. L'inclination qu'elle avait pour ce prince lui donnait un trouble dont elle n'était pas maîtresse. Les paroles
les plus obscures d'un homme qui plaît donnent plus d'agitation que des déclarations ouvertes d'un homme qui ne plaît pas. Elle demeurait donc sans répondre, et M. de Nemours se fût aperçu de son
silence, dont il n'aurait peut-être pas tiré de mauvais présages, si l'arrivée de M. de Clèves n'eût fini la conversation et sa visite." (page 62).
J'ai été enchantée de me plonger dans l'écriture soutenue et délicate de
Madame de La Fayette. J'ai aimé son style, ses tournures de phrases.
Je me suis cependant un peu perdue dans la profusion de princes et princesses énoncés au début de l'ouvrage.
Mais par la suite, je me suis laissée porter par ce récit.
Plongée dans une société où la primauté va au paraître, où rien n'est ce qu'il semble être.
A la cour, tout n'est que jalousies, infidélités, trahisons, manipulations, complots.
Mais Madame de Clèves a été élevée dans le respect de la vertu. Elle lutte contre elle-même, contre ce violent penchant envers Monsieur de Nemours. Elle ne sera pas infidèle !
J'ai finalement été un peu agacé par cette princesse à la vertu excessive. Parce que finalement, en mettant sa propre vertu au dessus de tout, elle n'a réussi qu'à rendre malheureux les
hommes qui l'aimaient.
La princesse de Clèves de Madame de La Fayette est une très agréable lecture. J'ai été charmée par ce récit qui m'a permis de me replonger avec
douceur dans la littérature classique.
A lire absolument !