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Café des Incroyables. Ma parole d'honneur ils le plaisante. 1797.

Par Richard Le Menn

cafedesincroyables500.jpgPour plus de détails, cliquez sur la photographie

Gravure présentant un café où se réunissent des Incroyables en 1797. Le titre reprend une de leurs expressions récurrentes : « Ma parole d’honneur » (prononcer « ma paole d’honneu ») ; et la suite est volontairement humoristique puisque le « ils le plaisante » est dans une orthographe sens dessus dessous faisant justement référence à leur façon de prononcer. Tous les Incroyables sont ici affublés d’une perruque blonde (ou d’une coupe ?) 'en oreilles de chien', c'est-à-dire, comme on le voit, les cheveux coupés sur le dessus, tombant sur les côtés, longs au dos et tressés pour être remontés derrière la tête. Certains portent des chapeaux qui sont de deux styles différents. Ils ont deux boucles d’oreilles rondes et assez grandes, une cravate qui couvre le menton, une culotte, des bas avec des motifs, des souliers pointus… Ils tiennent des cannes ; ont des lunettes, des faces-à-main ou une lorgnette. Un garçon sert du café. Le décor est de style néo-classique et le dessinateur/graveur (qui a signé RLL) s’est représenté lui-même sur la droite dans l’ombre, avec son stylet.

Cette gravure fait 37 x 27 cm. Elle est d’époque (1797). Elle a été peinte peut-être un peu après à moins que le vert se soit changé en bleu (le vert « caca dauphin » étant une des couleurs favorites de ces élégants). C’est un témoignage remarquable. Il ne s’agit pas là d’une caricature d’Incroyables comme on a l’habitude d’en voir à cette époque ; mais la scène choisie montre ceux-ci s'amusant à se reluquer les uns les autres ou lorgner d’autres personnes extérieures à leur cercle. Leurs manières semblent élégantes et amusées, et leur façon de regarder d’une manière ostentatoire les autres est très française, en opposition aux Anglais qui ne se permettraient pas cela. Ici, ceci est particulièrement accentué, presque caricaturé, par les postures et tous les objets qui leur servent à observer et avec lesquels ils jouent (voir aussi l’article du mardi 11 septembre 2007 intitulé : « Les Merveilleuses, Incroyables, Muscadins … leurs cannes et leurs bâtons. » où est expliqué une des origines de ces « lunettes »). Il s’agit d’un document d’exception et rare sur les Incroyables, même si les Merveilleuses manquent au tableau.


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