Si comme moi vous n’êtes pas très calés en prénoms, au vu de la petite fille crayonnée qui sert de pochette, et à entendre la voix fébrile, haut perché, qui s’échappe des morceaux, vous allez penser qu’Orla Wren est une fragile petite fée, qui dépose ses disques discrètement sur le rebord de nos fenêtres. C’est presque cela. A un détail près: Orla est Tui, un grand bonhomme barbu aux longues dreadlocks, mais aussi Jessica Constable, Russudan Meipariani, Moomlooo et Keiron Phelan.
Trois voix, un musicien et un compositeur, qui retranscrivent à chaque morceau des contes inédits tout juste découverts sous l’écorce d’un vieux hêtre. La pluie recouvre encore les plantes, la lumière est diffuse dans le bois. Et revoilà la fée, que l’on sait plurielle, mais il faut bien trois voix humaines pour en mimer une magique. Insaisissable, elle apparait derrière la dentelle des fougères, laisse des empreintes molles dans la mousse. Les pattes craquantes des insectes s’occupent des percussions, tandis que les toiles d’araignées se tendent dans le vent pour vibrer doucement, harpes minuscules.
Tui planque ses micros un peu partout au milieu de cette agitation, et les voix sans paroles viennent compléter les histoires. Les titres seuls confirment cette omniprésence ténue du magique, de l’inventé, de ce qu’on se raconte sous la nuit épaisse pour rêver sans avoir à s’endormir de suite…juste encore un peu…garder les yeux ouverts…voir l’ombre de la fée…
[MP3] Orla Wren- 33 Fainting Spells
[MP3] Orla Wren - Rimaye