Communauté structurée : précisions sur une notion ambivalente

Citoyens !

Intéressant débat ce matin avec un client extrêmement pertinent, au sujet des communautés dites “structurées”.

• Parle-t-on du propos, du message, du degré de maturité, du niveau de discussion permettant d’avoir 1- une prise de température claire du champ d’études 2- une capacité à engendrer une discussion de haut niveau? Comme le rappelle Nicholas Carr: “les média ne sont pas uniquement un canal passif d’information. Ils fournissent les bases de la réflexion, mais ils modèlent également le processus de la pensée. Et il semble que le Net érode ma capacité de concentration et de réflexion. Mon esprit attend désormais les informations de la façon dont le Net les distribue : comme un flux de particules s’écoulant rapidement. Auparavant, j’étais un plongeur dans une mer de mots. Désormais, je fends la surface comme un pilote de jet-ski.“
• Parle-t-on en fait de la capacité d’un groupe à se fédérer et dès-lors à arriver à prendre le pouvoir dans le territoire sémantique ? Google valorisant plutôt cette popularité de liens plutôt que de pertinence (les 2 ne sont pas forcément liés), la structuration ne serait-elle pas en fait une perte de sens notable ?

Finalement, une ouverture de ce clivage apparait en commentaire de blog :

“Le processus de « penser » se déroulant au long du continuum qui va des tréfonds de l’inconscient à la formule mathématique, à l’aphorisme ou au fragment polysémique, il me semble plus traverser les mots qu’y naître et y résider.”

Ainsi la structure du langage en ligne serait d’abord un acte social, comme passer le sel à table, saluer, avant même d’être un atout rhétorique ou démonstratif.

N’est-ce pas alors cette ambivalence des mots qui ressort dans nos débats en ligne :

• le fait que le langage est pouvoir, parfois arbitraire, de ceux qui “savent y faire”, à savoir se lier, s’imposer dans ce nouveau territoire
• le fait que ce langage est aussi quête de sens et de recherche d’une certaine vérité

Que ce langage est donc janusien, entre nos désirs d’existence et nos devoirs de compréhension. Un seul et même média, la parole écrite, pour tant d’objectifs. Quand objectif il y a.

(ça pense dur, avant la canicule)