Avant-hier soir je suis donc allée assister à cette conférence sur la nutrition et les addictions dont je vous ai parlé. C'était très bien. La salle de 800 personnes, au théâtre de Neuilly avenue du général de Gaulle, était pleine, ce dont les organisateurs se sont félicités en même temps qu'ils en émettaient des inquiétudes. Beaucoup de personnes, donc, étaient intéressés par ces thèmes. Eh oui. Plus tard dans la soirée nous apprendrons que 14 millions de français sont touchés par un phénomène addictif : drogues, tabac, alcool, boulimie, anorexie, addiction au sport, au jeu, aux jeux vidéos, aux tranquillisants,...
Le nutritionniste qui n'a pas emballé grand monde dans les "colonnes" de ce blog avant-hier m'a pourtant paru maîtriser très correctement son sujet. J'ai appris des choses, moi qui avais pourtant une grand-mère pathologiquement "bio", à laquelle on n'aurait pas fait avaler un morceau de sucre ou de camembert (le sucre raffiné et le lait étaient deux de ses grands ennemis.) Le docteur Fricker a rappelé que nous étions faits pour mâcher, et que la nouriture trop molle, style Mac Do, compotes ou purées, était à bannir. Ou plutôt que le bon vieux steak, les légumes croquants, le pain complet et les fruits entiers étaient à réhabiliter. L'aspartam ne serait décidément pas cancérigène mais le goût sucré provoquerait tout de même dans le cerveau un léger pic d'insuline. Les sodas, même light, étaient moins bien que l'eau toute bête, car ils dénaturaient le goût des aliments. Les conserves de poisson, genre thon, maquereau, hareng, étaient excellentes car les Oméga 3 étaient préservés, mieux que du poisson frais surgelé dont les mêmes omégas auraient été altérés par l'air. Le sport ne permettait pas de perdre du poids mais de ne pas en prendre. Les oeufs étaient des aliments excellents, même chez les gens atteints de cholestérol (à condition de les manger tels quels, sans gras supplémentaire.) Il n'y avait pas de différence pour le poids entre chocolat noir ou au lait.
Une petite image amusante : ce nutritionniste a fait remarquer que le corps humain était ainsi fait que "normalement", la moindre petite tranche de pain mangée chaque jour en plus de ce que brûlerait le corps conduirait à la prise d'un kilo par an. Quarante ans, quarante kilos. Ce qui aurait dû nous étonner, c'est que tout le monde ne soit pas obèse! Ce qui lui a fait souligner l'efficacité de la régulation naturelle du corps humain.
Le second orateur, le docteur Lowenstein, m'a plu plus encore. Il a commencé d'une voix traînante et s'est mis tout le monde dans la poche. Il a fait remarquer énormément de choses très intéressantes : le retard dans notre pays d'une prise en charge correcte des comportements addictifs, notamment. Il ne lui semblait pas couler de source que ces addictions devaient être traitées de manière psychologisante avant tout, alors que les dégâts sur le cerveau étaient réels. Allait-on allonger sur un divan un type qui se présentait avec un abcès dans la bouche, afin de comprendre pourquoi il ne se figurait pas la brosse à dents comme étant une amie? Non, on le soignait. Pourquoi l'alcoolique n'était-il pas traité de la même manière, mais soumis à une diatribe morale? Il fallait arrêter de boire, fumer, se droguer, avoir des déviances alimentaires, voire être en dépression, parce que ce n'était "pas bien." La personne atteinte devait quasiment s'en sortir seule, notamment l'adolescent, à la psyché en pleine explosion, imperméable aux discours sérieux et toute dans l'immédiateté. Cet addictologue appelait de ses voeux une réelle médication pour soigner les addictions, et réparer les dégâts du cerveau, sans pour autant écarter l'importance d'une prise en charge psychologique d'autre part pour combattre les facteurs qui avaient rendu cet individu plus sensible à tel type d'addiction.
J'ai trouvé la plupart des propos remarquables, à tel point que j'en ai pris des notes. (Il faut juste que je remette la main dessus!)
Au fait, il y avait bien du pinard et des petits fours!! Seigneur mais où avaient-ils la tête ?! Je me suis héroïquement contentée d'un verre de jus de raisin. Heureusement, je n'ai aucune sensibilité envers l'alcool, c'est déjà ça! Vous aurez compris que je viens d'entamer mon dizième régime en trois ans, depuis la naissance de la petite. Avant je laissais faire, je voulais d'autres enfants. Mais maintenant fini les conneries! comme dirait une ancienne amie filiforme qui n'a jamais eu ni enfant ni besoin de faire un régime. Alors que mon corps est habitué maintenant à être abondamment nourri, la riposte est sévère : la faim m'empêche de dormir, je suis épuisée et sujette à des coups de barre fréquents, tout en ayant une alimentation qui serait peut-être encore trop riche pour vous. Quand j'avais 19 ans j'ai fait un an de régime strict et perdu 20 kg. Mais j'ai mangé seule la plupart du temps, n'ai fait aucun écart, et pour tout dire ai été souvent fatiguée, nerveuse et sujette à d'intenses maux de bide. Donc je m'apprête à faire pareil, en n'étant jamais seule, et en préparant les repas quotidiens de six personnes, voire sept. Et les coups de pompe ne sont pas la chose qui m'arrange le plus dans ma nouvelle vie.
Il faut pourtant que j'y arrive, et quelque chose me dit que cette fois-ci, j'y arriverai.
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