Hier soir, je recevais à la maison Corinne et Jean Michel Comme dont j'ai déjà parlé à plusieurs reprises sur mon blog. Il y a peu, Corinne avait évoqué sur le sien l'anniversaire de Jean Michel. Je leur avais alors proposé de le fêter à nouveau dans ma nouvelle maison qu'ils ne connaissaient pas encore.

Qui dit anniversaire, dit Champagne. J'ai donc sorti pour l'occasion l'un de mes champagnes préférés dans un millésime que je n'avais encore jamais bu. Après le 1998, le 1999, le 1995 et le 1992, voici le Clos des Goisses 1991. Dégorgé il y a 6 ans après 12 ans "sur lattes", on pourrait dire qu'il est prêt à être bu. Certes, mais il possède une matière et une puissance qui lui permettront de tenir encore quelques décennies, je pense... Robe d'un bel or, aux bulles très fines. Nez sur la noisette grillée, la pomme mûre, les épices et le mousseron. La bouche est puissante, longue, d'une densité impressionnante. La bulle, caressante, est secondaire (il faut dire que je l'ai carafé une bonne heure). C'est vineux, profondément expressif, avec une finale virile, crayeuse, digne des plus grands bourgognes blancs.

Pour lui tenir compagnie une mise en bouche proche de celle que j'ai faite ICI. J'ai juste changé quelques ingrédients afin d'harmoniser la rencontre avec le champagne : exit la truffe blanche. Bonjour la noisette grillée ! Les détails à suivre...

Est-ce une entrée chaude? Ou une deuxième mise en bouche ? Une recette terre/mer en tout cas composée de ris de veau et de noix de Saint-Jacques. Le champagne précédent aurait pu très bien accompagner ce plat, mais j'avais mis la bouteilles de côté pour le fromage.

C'est donc un Chardonnay du sud de la Bourgogne qui a pris la succession : un Macon "Clos de la Crochette" 2006 des héritiers du Comte Lafon. Est-ce l'influence du vin précédent. Son nez rappelle le champagne : pomme fraîche, noisette, épices. Bouche ronde, ample, fraîche, d'une bonne intensité aromatique. Finale un peu trop chaude (il fait 14° tout de même). Le mariage avec les mini-brochette se fait en tout cas très bien.

J'ai hésité à publier cette photo, car je ne la trouve pas très appétissante. Mais c'était très bon ! Au premier plan, des tomates confites roulées dans de l'aubergine grillée, saupoudrées par de la poudre à base d'olives noires, de réglisse, de baies de genièvre et plein d'autres choses encore... Et plus loin, du pigeon désossé cuit à basse température, ses cuisses et son coeur lentement confits.

Pour accompagner ce plat méditerranéen, un vin du Languedoc, déjà évoqué ICI : le Montpeyroux "la Côte Rousse 2002 du domaine de l'Aiguelière. Nez sur la tapenade, la réglisse, l'encens, le lard fumé, la garrigue... Bouche ample, veloutée, aux tannins très doux, avec une impression de grand équilibre, de force tranquille. Du charme sans volonté d'épate.

Arrive(nt) donc le(s) fromage(s). Contrairement aux apparences, mon assiette n'est pas tachée en son centre. C'est de l'huile à truffe blanche, plutôt destinée à accompagner la vieille tome de chèvre (à droite). A gauche, c'est du Chaource, certainement le fromage qui se marie le mieux avec le Champagne. Il vaut mieux donc commencer par ce dernier, avec une tartine de pain légèrement toastée. Puis passer à la tome. Non seulement la truffe blanche la transcende, mais surtout le Champagne, vexé qu'on lui pique la vedette, déploie des trésors de séduction pour qu'on ne l'oublie pas. Et remporte le challenge. Il devient vraiment superbe !

Pour suivre, un drôle de dôme noir. Qu'est-ce donc? Pour le savoir, il faut casser cette coque qui prend plaisir à résister. Et l'on découvre ...

Une mousse au citron, très rafraîchissante !


Je n'ai pas parlé du vin : robe entre l'or et le cuivre, lumineuse. Nez sur l'écorce d'orange confite, l'abricot sec, le safran. Bouche riche, voluptueuse, complexe, avec un gras impressionnant, et équilibrée par une fine acidité. Finale longue, très persistante, sur des notes de truffe et d'orange amère. A la hauteur de sa réputation.
A un moment, Corinne a eu le malheur de regarder sa montre. Il était 00h30 ! Ayant du travail sur leur domaine le "lendemain", mes amis ont donc décidé de plier bagage et de rentrer à Margueron. Dieu merci, leur voiture ne s'était pas transformée en citrouille : ils ont donc pu repartir sans souci ;o)
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