La retraite : Prochain chantier du Gouvernement, au propre comme au figuré.

Dans Le Monde d’aujourd’hui, j’ai lu les nouvelles affirmations de François Fillon :

Dans tous les pays européens on a repoussé l’âge légal de la retraite, donc cette question n’est pas une question taboue.

Juste au passage, ce n’est pas une question, mais une affirmation. Comme quoi, tout est dans la rhétorique. Il en profite également pour ajouter que l’âge légal est actuellement à 60 ans. Faux, ou du moins incomplet. Vous pouvez effectivement demander votre retraite à 60 ans, mais évidemment, si vous n’avez pas les trimestres requis, celle-ci sera diminuée. Au train où va actuellement le pouvoir d’achat, inutile de dire, que ceux dans ce cas, préféreront utiliser la possibilité de travailler jusqu’à 65 ans, afin de pouvoir prétendre à une retraite complète. Comme quoi, on a intérêt à bien préparer le dossier brûlant des Retraites, et de se rappeler de ses propres dispositions gouvernementales, avant de se lancer dans l’arène, Monsieur Fillon. C’est là, que notre nouveau Ministre du Travail Brice Hortefeux prend le relais. A son avis, il n’y a pas 36 solutions pour assurer la pérennité des futures retraites :

• Diminuer les pensions.
• Augmenter la durée de cotisation
• Reporter l’âge de départ à la retraite (Pour moi, je ne vois pas trop de différence avec l’affirmation précédente, car je vois mal un salarié ayant rempli son quota, continuer à travailler, et ne plus cotiser ?!?!?)

Au grand étonnement de mes lecteurs, je suis d’accord avec les propositions d’Hortefeux. Il ne faut pas être financier pour comprendre, qu’avec la proportion galopante de retraités par rapport aux actifs salariés, il faut quand même se rendre compte que lorsque les entrés d’argent ne suivent pas les sorties d’argent, le compte n’y sera pas.

Par contre, là où  je ne le rejoins pas, c’est que ce ne sont pas les seules solutions, et surtout, celle de déplacer l’âge de départ à la retraite, me semble même dangereuse. En effet, il faut également bien comprendre, que le déficit actuel de la SECU à 20,1 milliards d’Euros, n’est pas dû à un dérapage des remboursements de santé ou à de fraudes, MAIS A LA BRANCHE VIEILLESSE. Car avec la crise dans l’emploi et ses multiples licenciements et plans sociaux à tout va, les COTISATIONS pour les retraites ont connu une forte chute. Je vous laisse imaginer le futur scénario, si l’explosion du chômage n’est pas bientôt arrêtée. Et c’est là que notre Président a toujours un train de retard. Il en est toujours à vouloir faire glisser les compétences de la SECU vers le privé. Il s’imagine toujours que ce sont les dépenses de santé qui sont responsables de la débacle de la SECU.

Ainsi, la clé de cette problèmatique, devra passer par la gestion du CHÔMAGE. Il faut d’abord enrayer cette hémoragie. Car si on devait repousser l’âge de départ à la retraite des seniors, il y aura encore moins d’offres d’emploi. Et si on diminue les pensions, on pourra bientôt étendre le RSA aux retraités (C’est marrant, v’la que Martin Hirsch planche sur un RSA “jeunes” pour commencer).

En ce qui me concerne, notre seul Salut (et je pense à ma génération, déjà suffisamment sacrifiée sur l’autel social des Baby-Boomers), est de re-dynamiser l’Emploi, et ainsi, créer à tout prix une relance économique majeure, en axant sur nos compétences et notre tissu économique EN France, afin de créer de la demande, en espérant un retour au plein emploi. Idéalement, afin de couvrir les besoins en retraite des prochaines années, il faudrait que cette relance aille jusqu’à exiger l’emploi de travailleurs étrangers, afin de changer la balance salariés/retraités en notre faveur. (Comme jadis durant nos trente glorieuses).

Toutefois, je me rends bien compte, que notre gouvernement et que l’Europe en générale, en sont incapables. Il suffit de voir à quelle vitesse ils ont bradé notre savoir-faire, notre infrastructure économique vers les pays en voie de développement et la Chine. Faire machine arrière maintenant, relève presque de l’impossibilité.