Ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire, on doit pas se battre pour obtenir un tel portefeuille. Le premier a rempli sa mission semble-t-il un peu contraint et forcé, mais en bon petit soldat de son maître Sarkozy.
Le suivant avait une telle envie d’être ministre qu’il était prêt à accepter n’importe quoi. Mais ce fut une bonne pioche pour Sarkozy : son esprit tordu de traître est particulièrement adapté au poste. Il lui permet de faire passer un message en totale contradiction avec ce qu’il raconte.
Explication :
Le message à faire passer, c’est qu’il est dangereux d’aider les sans-papiers. L’objectif est en effet de limiter le nombre d’"aidants".
Voir un précédent article :
"Une interpellation d’aidant, c’est quoi ?"
L’espoir de Besson, c’est que les emmerdes qui pourrissent la vie des aidants jouent un rôle préventif. Mais comme il ne veut pas passer pour le salaud de service, il crie à tout vent que le délit de solidarité, ça n’existe pas, en espérant bien qu’on ne le croira pas : si on le croyait en effet, le nombre d’aidants risquerait de croître et l’objectif ne serait pas atteint.
Et c’est alors qu’entrent en scène les bonnes âmes, avec la Fédération Internationale des Droits de l’Homme à la pointe du combat.
Voir la rubrique Notre Epoque du Nouvel Obs du 11 juin 2009.
Exemples à l’appui, la FIDH explique les ennuis policiers et judiciaires auxquels s’exposent les aidants. Et c’est convaincant : braves gens qui fuyez les soucis, surtout ne vous approchez pas des étrangers, particulièrement s’ils sont malmenés par quelques policiers trop zélés.
Et Eric Besson se marre : son vrai message est bien passé.
Un exemple de l’incohérence de tout ça : ce que Besson veut, c’est que les sans-papiers quittent la France ou l’espace Schengen. Voilà deux dames qui ont peut-être aidé de jeunes Afghans à passer en Angleterre. Donc Besson devrait les remercier pour avoir réduit le nombre d’étrangers sans-papiers sur le sol français (l’Angleterre ne faisant pas partie de l’espace Schengen), sans heurt et sans violence, d’autant plus que lesdits étrangers étaient inexpulsables.
Résultat :
« Menottées, placées en garde à vue douze heures pour l'une, vingt-quatre heures pour l'autre, elles ont finalement été libérées, le procureur ayant conclu à «une générosité mal placée». »
Pour tout savoir sur Eric Besson, cliquez ici.