Encore cinq pavillons nationaux dans ma liste des incontournables de la Biennale de Venise (jusqu’au 22 novembre). D’abord, difficile à trouver dans un palazzo décrépit, le Mexique présente What else could we talk about ? de Teresa Margolles. Vous y verrez peu de choses, des draps et des rideaux rougis, des seaux avec serpillère dans chaque pièce, comme s’il n’y avait rien, au milieu de ce palais en demi-ruine. Mais ce rien est la mort, celle des 5000 personnes tuées de mort violente au Mexique l’an dernier. C’est leur sang qui est ici, qui tache les tissus exposés ici et là, qui teinte l’eau avec laquelle on lave les parquets chaque jour. C’est le fantôme de leur présence qui hante ces lieux. Il n’y a presque rien à voir et c’est un des spectacles les plus forts de la Biennale. Plutôt qu’une vue du Palazzio Rota vide, voici une photographie de l’installation clandestine au pavillon des États-Unis en avril dernier, où Teresa Margolles suspendit ces suaires tachés de sang pour occulter portes et fenêtre du pavillon. Les néons moralisateurs de Bruce Nauman, installés par la suite au même endroit, en prennent une dimension expiatoire.

Dans l’Arsenal, une des installations les plus spectaculaires est celle du pavillon chilien, qui

Alors que tant d’états présentent leur pire art officiel (j’ai cité l’Iran avant-hier, mais c’est tout aussi vrai de l’Arménie, d’Israël ou du Maroc), on ne s’attend guère à être étonné par le pavillon non-officiel de l’Arabie Saoudite au Palazzo Contarini (jusqu’au 2 août





Photos 3, 4, 5 & 7 de l’auteur; photos 2 et 6 courtoisie du service de presse de la Biennale; photos 1 et 8 provenant de catalogues.
