La crise économique qui frappe les économies occidentales a des répercussions inattendues sur les relations diplomatiques. En effet, à l’Est, la Russie en proie à de sévères difficultés économiques a trouvé une arme pour éluder la question et satisfaire son opinion.
Lorsque cela va mal en Russie, on exporte la crise ailleurs en haussant le ton. Premières victimes ? Les ex-républiques d’Union Soviétiques qui pâtissent des folies de l’ex pays frère. L’arme favorite des russes ? L’embargo.
L’Ukraine avait déjà connu - en 2005 - celui sur ses produits agricoles et avait subi les affres de la coupure de gaz. La Moldavie et la Géorgie avaient du renoncer à exporter leurs vins en 2006. Dernière victime en date : la Biélorussie qui ne peut plus vendre ses produits laitiers en Russie.
Cet embargo est en fait un moyen pour la Russie de tordre le bras à son voisin biélorusse. En effet, la Biélorussie au bord de la banqueroute a obtenu un crédit de Moscou, cependant celui-ci est en rouble et non en dollar. Moscou veut ainsi profiter de la crise pour imposer sa monnaie dans la région.
Le président biélorusse Loukatchenko ne l’a pas entendu de cette oreille et a déclaré “inutile de s’incliner, geindre et pleurer. Nous devons chercher notre bonheur ailleurs“, allusion à peine voilée à un rapprochement avec l’Union européenne.
En résistant de la sorte, la Biélorussie met en échec la diplomatie de la peur instaurée par Vladimir Poutine, risquant de provoquer l’ire du pouvoir russe dont on ne sait comme elle se manifestera.