A tous ceux qui me disent qu’enregistrer est simple je réponds qu’ils devraient aller faire un petit tour en studio. Bien sûr on peut couper, coller, refaire mais ça n’est pas toujours un avantage.
Le premier choc lorsqu’on enregistre ressemble un peu à celui qu’on ressent quand on entend pour la première fois sa propre voix. Des années après, j’ai toujours du mal à la supporter. En effet même si on a passé des années entières à travailler les œuvres prévues, on ne les a jamais entendues selon la perspective des microphones. Bref, on ne sait pas vraiment à quoi elles ressemblent en tant que spectateur. Nous en avons une idée, nous travaillons pour que ça sonne dans la salle comme nous le voulons, mais le microphone, c’est le moment de vérité! Personne n’est vraiment objectif comme lui l’est.
Le montage c’est formidable, mais ça tue l’unité musicale. Techniquement on peut monter presque partout, mais c’est musicalement que ça ne colle pas toujours: tempi différents, dynamiques différentes, intentions différentes, bruit extérieur, ambiance… Le montage peut aider sur certains petits accidents mais dans l’ensemble, j’évite d’y avoir recours. J’irais plutôt dans le sens de Samson François: “laissez les fausses notes, ça fait joli”. Pas toujours facile de trouver un compromis satisfaisant entre perfection technique et musicale quand on a un être imparfait comme intermédiaire.


En attendant, au travail!