Près de 80% des lecteurs ont plébiscité ce très beau roman.
L'article du Télégramme ci-dessous :
Une très bonne participation, une forte majorité en faveur de Claudie Gallay... C'est une véritable lame de fond qui a porté «Les déferlantes» (éditions Rouergue) en tête du palmarès. La lauréate est ainsi la quatrième femme à remporter le Prix des Lecteurs du Télégramme.
Prix Henri-Queffélec (décerné lors du salon Livre et Mer de Concarneau en avril dernier), Prix des Lectrices de Elle, Prix des Lecteurs du Télégramme... Seriez-vous née sous une bonne étoile ?
Je pense avoir une chance inouïe. Dans la vie, il est plutôt rare que ce qui vous arrive dépasse vos attentes, c'est plutôt le contraire. Ces Prix me donnent envie d'écrire. Ils me donnent de l'énergie, et confiance aussi. Et puis tout cela est arrivé lentement, c'est plutôt bien pour quelqu'un comme moi. Alors oui, sans doute je suis née sous une bonne étoile.
Grâce à ces prix, les personnages des «Déferlantes » vivent toujours : occupent-ils toujours votre esprit ? Comment allez-vous les quitter pour pouvoir vous lancer dans une autre histoire romanesque ?
Ils s'éloignent doucement, je pense à eux de moins en moins souvent, cela se fait sans violence alors que j'ai vécu avec eux, au quotidien, pendant plus d'un an. Je ne les oublie pas mais ils deviennent comme de lointains et très vieux parents. Ils s'effacent pour pouvoir laisser la place à d'autres personnages. Ce sont aussi les autres personnages qui s'imposent et les forcent au repli.
À l'heure actuelle, où en sont les ventes des « Déferlantes » ? Et les traductions à l'étranger ?
Nous avons dix traductions (allemand, italien, anglais, brésilien, suédois... ) et plus de 230.000 exemplaires vendus.
Où en est le film qui doit être tiré de votre roman ?
La réalisatrice est Élénore Faucher. Le choix des acteurs n'est pas encore décidé. Le titre sera le même et le film se tournera à la Hague. Le producteur s'est rendu sur place, il a trouvé les lumières superbes !
À la rentrée 2009, vous allez être en disponibilité de l'Éducation nationale : votre métier d'institutrice ne va-t-il pas vous manquer ?
Il est difficile de savoir si les choses vous manquent, tant que le manque n'est pas là. J'ai envie de temps. Ne plus enseigner, c'est être libre géographiquement. J'ai la chance d'avoir mon métier avec moi, il me suffit de rien, un peu de papier, un stylo... Je peux aller n'importe où, c'est une grande liberté.
Comment allez-vous organiser votre temps, vos journées, pour écrire ?
Je vis avec l'écriture. Il n'y a pas de jours sans. Même quand je n'écris pas, je suis à l'affût. Partout. Ça commence tôt le matin, vers 5 h, avec beaucoup de café. Jusqu'à 11 h. Les après-midi sont plus calmes, c'est le moment consacré au jardin, je réponds au courrier, et puis les choses de la vie ordinaire, comme réparer ce qui est cassé ou étendre le linge. Le soir, souvent, je relis ce qui a été fait le matin, je reprends, je corrige, je change un mot. J'aime ce travail d'artisan. J'aime aussi les journées entières d'écriture.
Avez-vous déjà une idée de ce que vous allez écrire?
J'ai commencé un autre roman mais il m'est difficile d'en parler car tout est encore très confus. Les hommes sont pleins de rêves, c'est de là que je veux partir. Et puis la vie, les cassures, comment on reste debout, ce que l'on sacrifie. Le lieu est en place, les personnages sont campés. Reste à laisser se nouer ce qui doit l'être. J'avance à tâtons. C'est un premier jet, celui de l'instinct. Tout a envie de prendre place, les tensions se dessinent avec des personnages qui font ce qu'ils peuvent. Comme dans la vraie vie.
Propos recueillis par Yves Loisel.
"Je pense avoir une chance inouïe. Dans la vie, il est plutôt rare que ce qui vous arrive dépasse vos attentes, c'est plutôt le contraire. Ces Prix me donnent envie d'écrire. Ils me donnent de l'énergie, et confiance aussi."
(Claudie Gallay)
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