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Histoires extraordinaires sur les points diacritiques arabes

Publié le 24 juin 2009 par Naravas

24 juin 2009

Histoires extraordinaires sur les points diacritiques arabes

Al Djahîz(un verbe arabe qui veut simplement dire ce qui veut dire , point que l'usage négligeait de noter. A la place de Histoires extraordinaires sur les points diacritiques arabesKitab al Hayawâne) et Abu al-Faradj al Isfahâni ( Aghânî) rapportent que le Calife Hichâm bnou Abd al-Mâlik écrivit au gouverneur de Médine pour lui demander de recenser les chanteurs et les danseurs qui égayaient cette ville. Conformément à l'usage de cette époque, les points diacritiques (qui différencient entre les lettres) ne sont que rarement portés sur les tracés consonantiques arabes ( احصى compter, recenser. Or, le secrétaire du gouverneur, en lisant le mot, avait compris castrer, ح ihcî (compter, recenser), il avait donc lu ikhcî (castrer, émasculer). Le gouverneur exécuta alors ce qu'il croyait être l'ordre du Calife. Il lance ses soldats dans les rues de la ville, procède à l'arrestation de tous les chanteurs et danseurs et les châtre de la manière la plus tragique ! émasculer. Il avait en effet fait une fausse lecture en supposant tout bonnement un point sur la lettre h ikhcî rasm). Le secrétaire du Calife avait donc écrit ihci Kitâb al

Morale : si le secrétaire du gouverneur a mal lu, les commentateurs et les copistes du Coran peuvent eux aussi mal lire (misreading) , et c'est cela l'hypothèse de Luxenberg... Mais les erreurs des commentateurs et des copistes peuvent encore être plus tragiques que celles des secrétaires ;-)

Le poète al-Farazdaq adressa un jour une missive au gouverneur de Sind le priant de renvoyer à Basra un homme qu'il avait enrôlé de force dans son armée. Cet homme s'appelait Hunays, ce qui était écrit dans l'arabe de l'époque ainsi Les points sur le h , le y n'étaient évidemment pas portés. Le gouverneur de Hind procéda alors à un véritable déchiffrement de l'énigme de ces lettres non accompagnées de points diacritiques : il lut alors ح , le n et le s , etc. Il finit par démobiliser six hommes au total, dont les noms correspondaient aux différentes manières de lire cette graphie, au lieu d'un seul ! (A la place d'un seul individu, il renvoie donc à Basra un groupe de six soldats).
Morale : Luxenberg n'a rien inventé en la matière, il fait ce que le gouverneur du Sind faisait aux temps d'al Farazdaq ;-) س hunays


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