Europe : Une carte sanitaire commune pour l'espace rhénan

SELECTION RELATIO sur les DNA:La coopération entre établissements français et allemands sur l'urgence hospitalière et sur la permanence de soins par des professionnels de santé avance.

Il aura fallu deux ans, depuis 2005, pour que l'accord cadre de Weil am Rhein sur une coopération sanitaire transfrontalière entre la France et l'Allemagne prenne véritablement corps. "L'arrangement administratif" de 2006 qui complète l'arsenal juridique n'aura nécessité "que" quatorze mois pour entrer en vigueur, « un temps très court pour une procédure de cette nature », estimait hier à Karlsruhe Marc Boisnel, délégué adjoint au ministère des Affaires européennes.

L'offre de soins de proximité sera mieux organisée

 Bonne nouvelle pour les malades et leurs familles : cet arsenal de dispositions permettra de multiplier les conventions entre établissements hospitaliers de l'espace rhénan. André Aoun, directeur de l'Agence régionale d'hospitalisation, espère qu'ainsi « l'offre de soins de proximité » sera mieux organisée. L'hôpital de Wissembourg, déjà engagé avec l'hôpital Saint-Joseph de Dahn (Palatinat), situé à 25 km, dans la chirurgie plastique, l'anesthésie, les examens du pancréas, aura la possibilité d'élargir son offre sur le secteur de Landau.
 Un accord de coopération est en cours d'élaboration entre le canceropôle du Grand Est et le centre de recherche sur la cancérologie de Heidelberg -avec lequel un partenariat fort existe déjà- concernant l'incidence de virus sur le développement de certains cancers.

Une quinzaine de conventions

 Une quinzaine de conventions ont été formalisées depuis trois-quatre ans, afin de faciliter l'accès des soins par les patients ou d'améliorer la formation du personnel médical de structures situées en Alsace, dans le Bade-Wurtemberg ou le Palatinat. La coopération entre les SAMU, la Croix-Rouge et le centre des grands brûlés de Ludwigshafen est particulièrement efficace. Ces exemples pourront se multiplier à l'avenir.
 La réalisation d'une carte sanitaire commune entre Alsace et la Lorraine d'une part, la Sarre, le Palatinat et le Bade-Wurtemberg d'autre part renforcera ces partenariats. « L'accord de coopération transfrontalière n'est pas une fin en soi, mais un début », souligne Alain Rommevaux, directeur de la Drass.
 A part l'urgence absolue en matière de soins, l'accord préalable de la caisse maladie était exigé jusqu'à présent. Un maquis administratif dans lequel il est souvent difficile de se retrouver. Désormais, les procédures d'admission seront simplifiées entre certains établissements. Des discussions facilitant la prise en charge et l'application du tiers payant devraient être engagées. Actuellement, les malades avancent la plupart du temps le montant des soins, remboursés parfois que partiellement. L'expérimentation en cours dans l'Eurodistrict de paiement des actes médicaux par carte à puce spécifique ouvrira probablement de nouvelles perspectives.

Laurence Rey (DNA)