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Au bout de la nuit

Publié le 27 juin 2009 par Vance @Great_Wenceslas

Titre original : Street Kings

Un film de David Ayer (2008) avec Keanu Reeves, Forest Whittaker & Hugh Laurie

Au bout de la nuit

Résumé CommeauCinéma : Tom Ludlow est le meilleur détective de l’Ad Vice, unité spécialisée de la Police de Los Angeles. Son supérieur, le capitaine Wander, ferme les yeux sur ses procédés souvent « hors normes » et le protège lors de l’enquête interne menée par le capitaine Biggs. Accusé à tort du meurtre d’un collègue, Ludlow doit lutter seul contre le système corrompu pour prouver son innocence.

Vu au cinéma, par Vance

Ce film m'a laissé un peu sur ma faim.

C'est plutôt bien ficelé (le scénario est tout de même signé du grand James Ellroy) mais c’est sans réelle surprise. Avec ce cadrage à hauteur d'homme doublé d’une surprenante propension aux gros plans, la mise en scène ne laisse pas les personnages respirer mais au contraire les enlise/embourbe dans une atmosphère délétère teintée de spleen : on a d’abord, et très vite, l’intime impression qu’on ne sortira pas indemne de l’expérience – et on se trompe. L'accent est davantage mis sur les quelques scènes de violence qui ponctuent le récit comme autant de chapitres mortels : les détonations sèches des pistolets sont impressionnantes et les gunfights sont très lisibles et sanglants ; on ne peut malheureusement pas en dire autant des pugilats, nettement  plus brouillons et ancrés dans la tendance actuelle fondée sur des inserts et un montage très cut. L'interprétation me paraît en revanche manquer de conviction, malgré un casting de haute volée : Reeves semble un peu détaché, comme absent ou peu concerné par ce qui l’entoure. Whittaker, lui, surjoue honteusement, à la manière d’un gars qui se dit qu’en tirant la couverture à lui, il pourra sauver le reste du naufrage ; cette façon de hanter la pellicule porte parfois ses fruits (bien qu’à la limite du ridicule dans Phone Game, il demeure extrêmement convaincant, pathétique et subtil tout à la fois) mais ne me semble pas indiqué ici. Heureusement, et pour mon plus grand plaisir, Hugh Laurie est de la partie : carrément génial avec un rôle très proche du Dr House (il apparaît d'ailleurs dans une chambre d'hôpital), ce gars illumine l’écran et éclaire un peu ce thriller morose. La fin a le bon goût en outre d’éviter la happy end mielleuse et attendue : elle est toutefois loin de satisfaire notre attente, un peu comme si tout était joué bien avant le générique en une cynique et lancinante danse du destin.


Un bon polar, assez nerveux et sans temps mort, à la réalisation sérieuse.


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