Après deux semaines d'un plaisant Open d'Australie et avant la seconde demi-finale qui oppose Djokovic au "Maître", il est temps de tirer un pré-bilan
L'événement de ce tournoi, outre l'élimination surprise de Justine Hénin, est le parcours magnifique de Jo Wilfried Tsonga. Le français marche sur les traces de Clément en 2001, alors vaincu en finale par plus fort que lui (André Agassi). Son jeune successeur de 22 ans a fait sensation dès son premier jour dans le tournoi en sortant Andy Murray. L'écossais est l'un de ces joueurs à la cote dont l'on attend beaucoup cette année; pourtant Tsonga ne se fait pas prier pour sortir la tête de série numéro 9 en quatre manches. Encore quelque peu dans l'ombre de Gasquet qui réalise un début de tournoi très encourageant, Tsonga commence à briller lorsqu'il sort le numéro 1 français. C'est déjà la deuxième tête de série qui plie sous les coups surpuissants de cet athlète au physique de boxeur. Cette victoire semble avoir libéré complètement "Jo" qui devient injouable contre Youzhny (14) et Nadal (2). Il tort le cou de ces deux guerriers du circuit ATP en trois petits sets. Le fair play de Nadal, qui reconnaissait la supériorité de son adversaire du jour après le match, témoigne de la grandeur de la performance du joueur originaire du Mans.
On a désormais un français en finale et surtout le droit de rêver à une victoire. Car la manière est peut être encore plus convaincante que les résultats obtenus par l'actuel 5ème joueur français au classement technique. Il a sorti pas moins de 4 têtes de série dont 3 du top Ten en ne concédant que 2 sets. C'est lui qui a eu le parcours le plus compliqué et il a su le maîtriser parfaitement. Mais la finale c'est autre chose, car les jeux de Djokovic et Federer sont beaucoup plus efficaces que celui de Nadal sur dur. Et surtout la pression qui n'avait pas fait déjouer le français jusqu'alors sera omniprésente dans le duel pour le trophée.
Au delà de ses performances hors-normes, Tsonga a convaincu et séduit par son caractère. Avec une attitude très volontariste et des sautes d'humeur (qui ne l'empêchent pas de "rester dans le match") sans oublier des célébrations de victoires atypiques, il s'est mis le public dans la poche et a apporté une véritable fraîcheur dans un tournoi un peu terne.
Un peu terne car - Tsonga mis à part - il n'y a pas vraiment eu de surprises ou de matchs accrochés. Les longues empoignades que l'on retrouve généralement en Grand Chelem n'ont pas été légions. Seuls Hewitt, Kohlschreiber et Tipsarevic ont rallongé le temps de jeu sur le court. On a tout de même eu droit à un micro événement avec le numéro 2 serbe, qui a poussé Federer au cinquième set et passe à seulement 3 points d'un exploit retentissant. L'autre très bonne surprise du tournoi est la performance de Sharapova face à Hénin. Alors que l'on s'apprétait à faire de la belge l'égale de Roger chez les dames, la grande russe a sorti un match monstrueux prouvant un peu plus que sur dur, Justine est tout à fait contestable.
L'avis d'un technicien, Arnaud Di Pasquale
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