Collège : pas de Kléber Haedens à la Garenne-Colombes

Le deuxième collège de Garenne-Colombes ne s'appellera finalement pas collège Kléber-Haedens. Après des mois de vive polémique ce sont les « anti Haedens » qui l'ont emporté.
De toutes parts les arguments ont fusé. Jean d'Ormesson qui avait posé la première pierre de l'établissement avait déclaré : « Il avait appartenu à l'Action française et je ne partageais pas ses idées politiques. Mais l'amour de la littérature est bien au-dessus des divergences politiques ».
Dans une lettre qui était adressée à d'Ormesson les « anti Haedens » affirmaient : « Kleber Haedens, peu importe la qualité de ses livres, peu importe votre amitié, peu importe sa bonne humeur, a participé à l'horrible machination qu'était "Je suis partout". Vous savez ce qu'était ce journal, quel était son mode de fonctionnement et sa finalité » .
Le débat était donc là, littérature contre politique, l'oeuvre contre l'homme. Peut-être est-ce ce dernier argument qui a fait pencher la balance : « Nous n'étions pas dans un procès d'écrivain, ni dans un débat littéraire, nous étions bien dans un combat pour empêcher de banaliser ce qui 70 ans plus tôt avait conduit au désastre, je parle de la banalisation de l'antisémitisme ».
Ou peut-être que le maire de Garenne-Colombes a préféré calmer les esprits au détriment d'un de ses auteurs favoris et faire cesser la polémique. Il a proposé un autre nom pour le collège, « Champs-Phillipe », en rapport avec le quartier dans lequel il se trouve. Une logique déjà présente dans la commune puisque le maire, Philippe Juvin, rappelle que « Le premier collège de la ville s'appelle 'Vallées', du nom du quartier ».
Finalement, de la littérature ou de la politique, c'est la géographie qui sort grande gagnante.