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Le fantôme de l'opéra, tiré de Romans mystérieux de Gaston Leroux

Par Deslivres.fr

 Le fantôme de l'opéra, tiré de Romans mystérieux  de Gaston LerouxLe fantôme de l’opéra est paru en 1910.
C’est un roman d’enquête qui oscille entre le fantastique (il est question d’un fantôme) et l’espionnage (ce fantôme est traqué par un auteur détective). Il vit secrètement dans les sous-sols de l’opéra Garnier, à Paris. Il est musicien. Il finit de composer Le Don Juan Triomphant et aspire à retrouver une vie normale. Alors, Il tombe amoureux d’une chanteuse débutante, mais comme il est défiguré et laid et qu’il provoque la peur, il a recours à un subterfuge pour l’approcher. Il mêle le chantage à l’extorsion de fond et il signe à l’encre rouge F. de l’O, des lettres de menaces qu’il envoie aux deux directeurs. Gaston Leroux est parti d’un fait divers pour écrire ce livre. Le 24 décembre 1907, une étrange cérémonie se déroule dans les sous-sols de l’opéra Garnier. Alfred Clark qui est le président de la compagnie française du Gramophone procède à l’enfouissement des enregistrements d’un extrait de son catalogue composé de vingt-quatre disques. Les disques sont enfermés dans des urnes hermétiquement scellées afin d’apprendre aux hommes de l’avenir quel était alors l’état des machines parlantes, et quels progrès auront amélioré cette précieuse invention au cours du XX è siècle et quelle était la voix des principaux chanteurs et quelle interprétation ils donnaient à quelques-uns des morceaux les plus célèbres du répertoire lyrique et dramatique.
Gaston Leroux écrit dans son avant-propos : « On se rappelle que dernièrement, en creusant le sous-sol de l’Opéra, pour y enterrer les voix phonographiées des artistes, le pic des ouvriers a mis à nu un cadavre ; or j’ai eu tout de suite la preuve que ce cadavre était celui du fantôme de l’Opéra ! » (p 12). Le souhait d’Alfred Clark était que ses urnes soient ouvertes cent ans après leur enfouissement, ce qui fût fait en 2007. Depuis un double cd a été édité début 2009 chez Emi Classics, Les Urnes de l’opéra. Raison de plus pour redécouvrir ce livre et le lire avec en fond sonore les enregistrements de l’époque, en sachant qu’un des premiers talents du fantôme n’est pas le chant mais la ventriloquie, ce qui fait de la voix non pas un outil mais une arme. A une époque où la musique est partout et nulle part – ce qui nous ferait presque haïr la musique à l’instar de Pascal Quignard dans Haine de la musique ou de Thomas Bernardt dans Maîtres anciens – il faut écouteret réécouter Erik (Le fantôme s’appelle Erik) nous chuchoter quasiment en stéréo : « Tiens, je soulève un peu mon masque ! Oh, un peu seulement… Tu vois mes lèvres ? Ce que j’ai de lèvres ? Elles ne remuent pas ! Ma bouche est fermée… Mon espèce de bouche… Et cependant tu entends ma voix ! Je parle avec mon ventre… C’est tout naturel… On appelle ça être ventriloque !... C’est bien connu : écoute ma voix… Où veux-tu qu’elle aille ? Dans ton oreille gauche ? Dans ton oreille droite ? » (p 225). Après la lecture, ne pas oublier de revoir aussi le film Phantom of Paradise de Brian de Palma, version rock U.S. du roman.

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