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Remaniement : Jean-Louis Borloo, un homme heureux au Ministère de l'Ecologie et du développement durable

Publié le 27 juin 2009 par Arnaudgossement

Borloo bébé.jpgMardi soir dernier, Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée a donc égréné sur le perron de l'Elysée la liste des noms des membres du nouveau Gouvernement Filllon IV.

Ce dimanche, le Premier ministre réunira ses ministres à 15h puis tiendra une conférence de presse à 18h pour présenter à la nation les priorités de son nouveau gouvernement. Ses priorités - moins d'une dizaine - seront financées par le produit de l'emprunt national annoncé par le président de la République lors de son discours, lundi 22 juin, devant le Congrès.

Un Ministre heureux. Mercredi aprés midi, de passage à l'hôtel de Roquelaure - siège du Ministère de l'Ecologie, je croise un Jean-Louis Borloo particulièrement heureux et monté sur ressorts. Il venait de présenter aux photographes la nouvelle équipe du Ministère dont le titre vient de s'allonger : Ministère de l'Ecologe, de l'Energie, du Développement durable et de la Mer en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat.

Pourquoi Jean-Louis Borloo, que l'on disait déprimé, semblait-il si satisfait ?

Outre la confirmation de son titre de Ministre d'Etat, n°2 du Gouvernement, il échappe à la désignation d'un Vice premier ministre qui aurait pu lui faire concurrence et réunit au sein de son Ministère les 3 piliers du développement durable. Le superministère comprend donc de nouvelles responsabilités mais pas forcément de nouvelles administrations. Un beau bébé mais pas forcément plus lourd.

Deux Secrétaires d'Etat quittent le Ministère et ne sont pas remplacés dans les mêmes fonctions : Hubert Falco (Aménagement du territoire) et Christian Blanc (Grand Paris). la problématique de l'aménagement du territoire s'éloigne donc un peu du superministère même si Chantal Jouanno vient d'entamer un Tour de France du Grenelle. Si la Mer apparaît dans le titre, l'administration de la pêche reste ailleurs. Toutefois, cet affichage politique devrait faciliter la déclinaison concrète du Grenelle de la Mer.

Les 3 piliers du développement durable : le pilier écologique avec la présence de Chantal Jouanno, Secrétaire d'Etat à l'Ecologie dont la mission est recentrée sur la biodiversité et le risque industriel. Chantal Jouanno doit gérer la fin - compliquée - de la première phase de la table ronde sur le risque industriel et le lancement d'une réforme très controversée dite du "3e régime ICPE". Elle devra également relancer la politique de protection de la Biodiversité dont l'effondrement devait être stoppé en .... 2010. Au cycle du carbone, il faudra donc ajouter celui de la biodiversité avec, notamment, la construction d'une "trame verte et bleue" sur le territoire national. Les thèmes de la compensation et de la création de réserves d'actifs naturels devraient également émerger.

Chantal Jouanno ne sera donc pas précisément en charge des dossiers les plus évidents et les plus rentables politiquement. Elle devra notamment relever le défi du projet de loi "Grenelle II" qui sera discuté au Sénat à partir de Septembre. Si le projet de loi "Grenelle I" devrait être voté en dernière lecture au sénat en ce mois de juillet à la quasi unanimité, les choses ne seront peut être pas aussi simples pour le Grenelle II. Le risque de politisation est plus fort. Toutefois, les travaux en Commission se passent plutôt bien et la guerre annoncée pourrait ne pas avoir lieue, a fortiori dans un contexte de négociations internationales sur le climat à la veille du sommet de Copenhague qui pourrait encourager l'esprit de consensus.

Le pilier social avec la désignation de Valérie Letard, proche de Jean-Louis Borloo depuis Valenciennes, Secrétaire d'Etat qui aura plus particulièrement en charge "la dimension sociale de la croissance verte". Elle aura notamment pour mission de développer la formation professionnelle aux éco métiers car les objectifs d'efficacité et de sobriété énergétique définis lors du Grenelle de l'environnement souffrent de retards dans ce domaine. De même, Benoist Apparu, jeune député UMP, devient Secrétaire d'Etat au Logement et à l'Urbanisme. La lutte contre l'étalement urbain étant l'une des principales menaces pour notre environnement, la tâche est importante.

Le pilier économique : cap sur les greentechs avec la désignation sous huitaine d'un haut commissaire en charge des technologies vertes. La rumeur et les bruits de couloir ne donnent pas encore le nom du candidat à ce poste. Le nom de Jean-Marc Jancovici a circulé mais il pourrait s'agir d'un entrepreneur des Greentechs....rien n'est sûr. La France étant trés en retard dans ce domaine, la désignation d'un ministre en charge de développer le secteur des éco technologies était sans doute nécessaire pour que les éco entreprises aient un interlocuteur.

Reste à savoir comment ce Madame ou Monsieur technologies vertes articulera sa mission avec celle du Secrétaire d'Etat à l'Industrie, soit Christian Estrosi.

Négociateur en chef du climat. Brice Lalonde, Amabassadeur climatique, ancien de génération écologie, ancien ministre et poisson pilote de Jean-Louis Borloo dans les négociations climatiques reste au Ministère. A la veille de Copenhague, Jean-Louis Borloo s'émancipe définitivement de la tutelle du Quai d'Orsay et devient le négociateur en chef.

S'il a les coudées franches, Jean-Louis Borloo a également un devoir de résultat bien plus grand.

Retrouvez cette chronique sur BFM radio ce samedi à 15h et dimanche à midi dans l'émission GreenBusiness présentée par Nathalie Croisé (96.4 à Paris)


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