Si pour le poète Benard Colin, le septième jour est celui de la peinture, il faut que celui-ci en profite, car cela ne va pas durer.
Les craintes de dérives de la loi sur le travail dominical continuent et s'amplifient. Le nouveau projet ne doit, en théorie, attribuer d'autorisations d'ouverture le dimanche que pour les commerces situés dans les zones touristiques ou thermales. Et Dieu inventa le « Puce »: cette dérogation, qui pourrait être accordée pour une durée de cinq ans, serait en effet gracieusement offerte aux commerces implantés dans un « Périmètre d'usage de consommation exceptionnel » (Puce). Un moyen pour l'ex-ministre du Travail, Brice Hortefeux, de stimuler l'emploi.
Mais la controverse ne cesse de grandir face à la multiplication de ces dérogations. C'est notamment l'interprétation, très hasardeuse, de ce qu'est une « commune touristique » et un « Puce », qui laisse imaginer une généralisation du travail dominical.
La CGT a ainsi observé vendredi que le gouvernement se trouvait « pris au piège » par sa réforme, a-t-on appris de l'AFP. Une rencontre est prévue mardi, entre la commission des Affaires sociales du Sénat et des représentants des cinq centrales syndicales. La confédération de Bernard Thibault y voit un signe démontrant « l'imbroglio dans lequel se trouve le gouvernement, pris au piège par un texte qui, d'exception en dérogation, conduira à la généralisation du travail du dimanche, et ceci, malgré les affirmations des promoteurs de la loi et du président de la République ».
Le texte doit être débattu du 7 au 11 juillet. Ce qui laisse le temps aux syndicats de continuer à dénoncer les « chausse-trappes et les supercheries » que la CGT se félicite d'avoir découverts.