Riveneuve éditions / 185 p.
En 2004, Gilles Kraemer pose pour la première fois de sa vie le pied en Palestine. Journaliste et chercheur, il vient de se faire confier la direction du Centre culturel franco-allemand de Ramallah en Cisjordanie. Celui-ci est symbolique : il doit prouver que, malgré les ravages de la guerre, deux peuples peuvent à nouveau marcher main dans la main.
Initialement envoyées par mail pour « un réseau d'amis » (devoir de réserve oblige), les chroniques de cet ouvrage ont toutes les raisons du monde de se retrouver sur du papier à destination du grand public. Loin d'être un livre de journaliste pour les journalistes, Gilles Kraemer nous offre un regard qu'il qualifie « d'honnête » plutôt que d'objectif sur la situation actuelle de la Cisjordanie en tant que territoire occupé. Des tranches de vies tantôt confiantes et tantôt pessimistes s'offrent à nous ; le tout sous poursuite de l'actualité. De la mort d'Arafat à l'arrivée du Hamas, de la politique israélienne « de relance du processus de paix » à l'odieux blocus de 2008, Gilles Kraemer nous offre ses yeux et ses sentiments, sans jamais tomber dans du militantisme aveugle ou dans une idéologie manichéenne.
Rendre compte de la situation en Palestine est indispensable, comme n'importe quel journal peut le prouver aujourd'hui encore. Dénoncer l'injustifiable aussi. Et si là-bas comme ailleurs « un mur à deux côtés », il est pertinent de rappeler que « l'un est pire que l'autre ».