Quand ma maman m'a dit qu'elle ne souhaitait plus poursuivre l'abonnement avec l'Amap, bien sûr j'ai été déçue. Nous partagions le même panier et, sans elle, il m'était difficile de continuer, pour plusieurs raisons : financières (le prix du panier est un peu trop élevé pour moi seule), mais aussi parce que je pouvais lui donner les quelques légumes que je n'aimais pas. Mais il est vrai qu'à la fin du printemps, notre maraîcher était à court de production, nos paniers ne contenaient plus grand-chose, et c'est ce qui a découragé ma co-adhérente.
Bon. A toute chose malheur est bon, dit-on. D'une part une autre famille allait être ravie de pouvoir s'inscrire à notre place, d'autre part, j'allais bien pouvoir trouver d'autres sources d'approvisionnements intéressantes. Depuis quelques temps, je fréquente donc les marchés, où je n'allais jamais auparavant.
C'est une balade à laquelle j'ai immédiatement pris goût et dont je ne peux plus me passer. J'y découvre de nombreux producteurs locaux vendant des fruits et légumes cultivés aux portes de Bayonne, autrement dit, devant ma porte (j'adore !), mais aussi des revendeurs plus classiques proposant des produits à des prix défiant toute concurrence. C'est ainsi que, tout au long du mois de juin, j'ai profité de pommes à 1 euro le kilo (et très savoureuses !) et de cerises délicieuses à 2,90 euros. Pourtant, je ne choisis que la production française. Mes fraises arrivaient tout droit du Lot et Garonne, qui n'est pas bien loin de chez moi.
Sur les marchés, on trouve aussi des producteurs bio. Certains proposent des tomates et des aubergines aux variétés originales et qui attirent l'oeil. Mais d'autres vous vendent des oignons d'Argentine et des courgettes d'Italie qui n'ont plus beaucoup de goût. J'ai vite laissé tomber. A présent, chaque samedi matin, je vais au marché des Halles de Bayonne, les fameuses halles, un fameux marché ! En ce moment, avec l'été, on y trouve les bandas (groupes de musique locaux) mettant de l'animation entre les étals. c'est là que je retrouve les légumes de mon maraîcher Amap (*). Eh oui, je continue de profiter de sa production, malgré tout ! Et j'en suis ravie ! Ses légumes sont les meilleurs que j'aie jamais mangé. Ses tomates sont divines, ses petites courgettes jaunes se dégustent crues, en salade, et ses aubergines sont délicieusement fondantes. Ce sont ses courgettes que l'on retrouve pour cette recette. J'en achète chaque semaine.
(*) stand "Hiribarruna", proche de l'entrée des Halles
Pour 3 personnes :
- 3 courgettes longues et dodues (ici, 1 jaune et 2 vertes)
- 100 g de sarrasin pesé cru (en magasin bio)
- 20 g de févettes sèches (si vous n'en trouvez pas, vous pouvez mettre des lentilles blondes)
- 2 échalottes ou 1 oignon
- 1 cs de graines de tournesol (en magasin bio)
- 60 g de tofu aux herbes (marque Soy)
- huile d'olive
- thym et romarin (ici, en pot, faute de mieux)
- crème de soja, ou d'avoine, ou d'épeautre (la crème d'épeautre est un nouveau produit que l'on trouve en magasin bio : le goût rustique de l'épeautre convient bien ici)
- chapelure
Quand on décide de faire des farcis végétariens, le risque est d'y mettre surtout du fromage. C'est bon mais surtout très gras et pas très digeste. Ayons un peu plus d'imagination et faisons des farcis sans fromage, avec des ingrédients végétaux. Nous n'y perdrons pas au change.
Certaines recettes conseillent de précuire les courgettes à la vapeur une dizaine de minutes. Faites-le si vous le souhaitez, elles seront sans doute plus moelleuses. Pour ma part, je ne l'ai pas fait. J'ai préféré une cuisson entièrement au four. Les courgettes bio rendant moins d'eau, elles sont restées très fermes, "al dente" !
Faire cuire à l'autocuiseur, 10 mn, le sarrasin avec les févettes, en les plongeant directement dans la cuve avec 3 fois leur volume d'eau, peu salée. A la casserole, la cuisson sera plus longue, environ 20 mn.
Faire revenir à la poële les échalottes (ou l'oignon) avec les graines de tournesol et un peu d'huile d'olive.
Râper le tofu à la râpe à fromage. C'est très rapide et amusant à faire, le tofu est mou et fait des frisettes, hé hé.
Ouvrir les courgettes dans leur longueur. Evider la chair avec une petite cuillère. (elle servira pour une autre recette bientôt publiée, mais on peut aussi la servir en accompagnement des courgettes farcies. Crue, la chair de mes courgettes était délicieuse !).
Mélanger sarrasin, févettes, échalottes, graines de tournesol, tofu, ajouter les herbes et un peu de crème de soja (ou d'épeautre). Cuit, le sarrasin gonfle et "colle", il convient bien pour les farcis.
Farcir les courgettes. Les placer dans un plat huilé. Parsemer de chapelure. Arroser d'huile d'olive. Enfourner à th. 6 (ou 7, selon votre four), et laisser cuire environ 40 mn (moins si les courgettes ont été précuites). Vérifier la cuisson des courgettes en plantant un couteau dans la chair. Au moment de servir, arroser de crème de soja ou d'épeautre.
Ces courgettes apportent des protéines complètes grâce à l'association céréale et légumineuse et au tofu. Mangées le jour même elles sont très bonnes. Le lendemain, j'ai trouvé qu'elles étaient un peu desséchées, car elles contiennent peu de matière grasse : peut-être faudra-t-il ajouter à la farce de la crème de soja ou d'épeautre. A tester... s'il en reste assez le lendemain !
Et n'imaginez pas, même si vous êtes mangeur de viande, que ce plat puisse seulement convenir pour un repas du soir, comme il est dit sur Pure Saveur, le magazine de Canalblog qui a sélectionné cette recette ! Vous pouvez aussi, bien sûr, la déguster au menu de midi !