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Plaisirs Coupables : les films de Michael Bay

Par Exnight

Plaisirs Coupables #2 : Michael Bay

En été, il y a des décolletés, des mini-jupes, des bikinis et plein d'autres trucs qui impliquent des filles dénudées. Bref, en été, il y a plein de petits bonheurs qui font plaisir aux yeux. Mais il y en a un qui les surpasse tous. Un plaisir qui ne nous est offert qu'une fois tous les deux ans (voire trois) et qui comble les sens.
Conduire un bolide de luxe à 200 km/h au coucher de soleil. Passer délicatement ses mains sur le corps chaud et bronzé d'une pin-up de magazine. Courir torse-nu, les abdos saillants, dans la chaleur moite de l'été. Sauver le monde au bras de la fille de vos rêves et savourer votre victoire avec vos meilleurs amis, une bonne bière fraîche à la main.
Des bonheurs simples rendus accessibles au commun des mortels par un homme, un seul. J'ai nommé...Michael Bay.
Ce sont ses clips et publicités à la fin des années 80 et au début des années 90 qui lui valent d'être embauché par le nabab Jerry Bruckheimer pour réaliser le buddy movie BAD BOYS. Succès oblige, les deux hommes écriront par la suite l'histoire du blockbuster des années 90 grâce à BAD BOYS, THE ROCK, ARMAGEDDON, PEARL HARBOR et BAD BOYS 2. Puis viendront THE ISLAND, TRANSFORMERS et TRANSFORMERS 2, cette fois avec Steven Spielberg comme producteur. Mais la formule est immuable depuis plus de 10 ans : beaucoup d'explosions, beaucoup de jolies filles bronzées, beaucoup de couchers de soleil, beaucoup de sueurs sur beaucoup d'abdos plaquette de chocolat et beaucoup de courses poursuites en bolides de luxe.
Largement de quoi faire se suicider n'importe quel cinéphile austère à grosses lunettes et veste en tweed. Et je dois bien le confesser, malgré l'intérêt certain que je leur porte sur ce blog, j'ai moi-même parfois envie de me couper les veines devant certains (la plupart) blockbusters hollywoodiens.
Car le cinéma de Michael Bay n'est pas fait à la base pour les gens dits "sensibles" et "civilisés". Son cinéma, reposant sur des instincts plus que primaires, ne destabiliserait probablement pas un homme des cavernes qui aurait passé quelques milliers d'années dans un glaçon : il serait à coup sûr réveillé par la peau ambrée et les courbes généreuses de Megan Fox, rassuré par les corps suintants et poilus des baroudeurs d'ARMAGEDDON et revigoré par les coups de tatanes de Will Smith...
Mais que voulez-vous ? Une fois tous les deux ans, il peut être tellement bon de se laisser aller, d'oublier Woody Allen, ses dialogues bien écrits et sa sensibilité cinéphile au profit du tout racoleur. Les films de Michael Bay exercent ainsi sur moi une sorte de fascination tellement intense qu'il m'est difficile de résister à l'envie irrepressible de me précipiter dans une salle de cinéma pour aller les voir. Cette même envie qui vous pousse à vous jeter sur un steak bien saignant après un régime végétarien. Cette même envie qui vous pousse à faire exploser votre carte de crédit après un interdit bancaire. Il y en aurait plein d'autres mais je risquerais de devenir graveleux... Mais vous voyez sûrement de quoi je parle...
Et comme cette rubrique est l'endroit idéal pour se moquer, je dois faire une confession : dans ma vie entière, il n'y a qu'un seul film qui ait réussi l'exploit de m'attirer au cinéma dès la première séance de son premier jour de sortie... UN SEUL... Et il se trouve que ce film était... PEARL HARBOR !
Rétrospectivement, c'est sûr que ce n'est pas très glorieux. Mais il faut se rendre compte qu'à l'époque, le film bénéficiait d'un énorme atout : une des 10 bandes-annonce les plus incroyables de la décennie, une bande-annonce qui me donne encore des frissons aujourd'hui...

Ce mélange d'esthétique pubarde, de désespoir grandiloquent, d'explosions et de ralentis emphatiques, c'est tellement imparable que ça en devient même effrayant.
Car c'est un talent qui n'appartient qu'à lui. Ce mélange, Michael Bay est le seul metteur en scène à le combiner avec autant d'aplomb et d'efficacité. Ce mélange, c'est Nicolas Cage qui tombe à genou avec des fusées de détresse pour empêcher la destruction d'Alcatraz dans THE ROCK. Ce mélange, c'est une heure de destruction épique dans PEARL HARBOR. Ce mélange, c'est le sacrifice de Bruce Willis dans ARMAGEDDON. Ce mélange, c'est la course effrénée de Will Smith dans les rues de Miami dans BAD BOYS et j'en passe. Ce mélange, c'est des purs moments de jouissance et de pop-culture. Et il n'y a que Michael Bay qui sache nous les offrir dans d'aussi beaux papiers-cadeaux. Un emballage devenu très cliché depuis 10 ans. Mais en fin de compte, le cliché ne serait-il pas la marque de "l'auteur" ?
Je me rends bien compte que je viens de franchir une ligne que peu oseront franchir : je viens de dire que Michael Bay faisait du cinéma d'auteur. Et sincèrement j'assume : quand vous prenez l'ensemble de sa filmographie, elle est presque aussi cohérente que celle de Woody Allen ou de Martin Scorsese, les névroses étant juste remplacées par des explosions ! On s'exprime comme on peut...
Alors oui, il a de gros problèmes avec les suites (BAD BOYS 2 et TRANSFORMERS 2). Oui aussi, les effets secondaires de ce mélange s'appellent parfois la misogynie et l'homophobie latente. Oui, les films tiennent rarement sur toute la longueur. Mais PUTAIN, C'EST QUAND MÊME TROP BON !!!!


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