Désobéissance civile des professeurs
Tous les trois sont professeurs des écoles et pratiquent la désobéissance civile, comme 2 807 de leurs collègues. Ils refusent d'appliquer les réformes du primaire initiées par Xavier Darcos, à savoir les nouveaux programmes, et surtout les deux heures d'aide personnalisée hebdomadaires pour les élèves en difficulté.
En effet, si tout fonctionnaire est obligatoirement soumis aux consignes de sa hiérarchie (jusqu'au grade le plus élevé, à savoir le ministre, qui est chef de son administration), la loi précise qu'il peut y avoir dérogation à ce principe « dans le cas où l'ordre donné est manifestement illégal et de nature à compromettre gravement un intérêt public ».
Punition !

« La mesure est probablement illégale, a expliqué Alain Réfalo au journal Le Monde, puisque sur quatre jours elle conduit à faire passer la journée scolaire de l'élève des six heures légales à six heures trente ». Bastien Cazals a donc déposé un recours devant le tribunal de Montpellier pour juger cette hypothétique illégalité. Un recours qui devait être examiné lundi.
Un devoir, des réserves ?
En attendant, Erwan Redon est accusé d'insuffisance professionnelle et Alain Réfalo de refus d'obéissance, de manquement au devoir de réserve, d'incitation à la désobéissance collective et d'attaque publique contre un fonctionnaire de l'éducation nationale. En Mayenne, sept professeurs avaient été convoqués mi-juin.
S'il ne risquent pas de révocation, des retenues sur salaires pourraient être conséquentes. À raison d'une journée de retenue pour une demi-heure d'aide personnalisée non effectuée, et de quatre demi-heures d'aides par semaine, il ne restera pas grand-chose de leur salaire mensuel qui ne soit pas retenu...
Un blog de soutien et d'explication de leur démarche est tenu sur Résistance pédagogique.