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Le professeur licencié à cause des 'petits Eichman' du World Trade Center

Publié le 08 juillet 2009 par Actualitté
Avoir des opinions politiques trop appuyées, c'est prendre un risque. Tout particulièrement pour un professeur de l'université du Colorado, qui les a un peu trop affirmées. Ward L. Churchill, auteur d'un ouvrage où il parle de victimes du World Trade Center comme des « petits Eichman », après décision, ou acharnement, judiciaire, a simplement été viré.
C'est en 2007 que l'enseignant se fait renvoyer et décide par la suite d'attaquer l'université qui aurait bafoué sa liberté d'expression en le virant. Bon... comparer les victimes du 11 septembre à un ancien leader nazi n'est pas forcément du meilleur goût. Un boulot bien payé, à 96.000 et quelques dollars par an, qu'il ne retrouvera donc pas, comme l'a hier confirmé le tribunal.
Le professeur licencié à cause des 'petits Eichman' du World Trade CenterDans son livre, Some People Push Back: On the Justice of Roosting Chickens, il condamne la politique étrangère américaine et déclenche une polémique en 2005, quelque temps après sa parution. Alors qu'il devait intervenir dans un autre établissement, le gouverneur du Colorada, Bill Owens, en décide autrement et finalement, réclame que l'enseignant, pour ces propos, dont il allait abreuver l'auditoire, soit renvoyé de son poste.
« Cela montre que si vous sortez du rang et faites quelque chose considéré comme déplaisant par certaines personnes ayant le pouvoir, vous êtes en danger de perdre votre emploi », explique un ancien de l'université, aujourd'hui à la retraite.
Accessoirement, Eichman fut l'un des responsables de la logistique concernant la Solution finale et prit activement part aux moyens d'identifier les personnes qui seraient concernées par ce plan, ainsi que de la déportation vers des camps de concentration. La comparaison aura semblé juste à son auteur, simplement parce que les technocrates qui travaillaient au coeur de ce complexe financier se comportaient finalement comme des criminels ordinaires.
L'expression est un emprunt à Hannah Arendt, pour qui le fonctionnaire allemand représentait l'incarnation du mal tout à fait banalisé : une personne ordinaire qui oeuvre pour la destruction, s'appliquant comme pour n'importe quel autre emploi...
Les élèves de ce professeur ne se sont pourtant jamais plaints de son attitude, bien au contraire, ils semblaient affectionner particulièrement de travailler avec lui.

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