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Candide et les Ligues

Publié le 11 juillet 2009 par Rendez-Vous Du Patrimoine
Candide et les Ligues
En quittant Paris pour les Etats de Hollande, Candide s’arrêta dans le pays du Nord et fut très étonné de ce qu’il y vit. Les manufactures qui en avaient fait la gloire avaient disparu et des archives y avaient même été installées comme pour les anciennes forteresses en brique de La Motte-Bossut à Roubaix. Les mines qui étaient florissantes avaient fermé et des musées les avaient remplacées. C’était le cas à Lewarde.
A Calais, il croisa aussi de nombreux errants venus de Croatie, de Bosnie, de Perse même et crut être sur une autre planète. Ceux-là venaient pour passer au Royaume d’Angleterre et y rechercher l’Eldorado de leurs rêves : du travail, la paix et la liberté. Il fut effrayé de leurs mines sombres et de leurs conditions de vie car leurs refuges étaient malsains et ils ne trouvaient pas seulement à se laver correctement.
Où était donc l’humanité qu’on lui avait vantée au Royaume de France ? Etait-ce ces files de galeux désespérés et rejetés du monde ou bien celles des visiteurs bien propres du musée de la dentelle, tout nouvellement ouvert ? Il ne savait plus où il en était.Sa confusion s’accrut quand il vit combien les habitants étaient divisés et incapables de se réunir pour défendre la cause commune des hommes, malgré une multitude de Ligues de toutes sortes qui, chacune, prenait une couleur différente comme emblème : le rose, le rouge, le bleu, l’orange et le vert. Il crût qu’on lui parlait de fleurs mais il ne s’agissait que de bannières en papier et chacun tenait à la sienne et à ses couleurs.
On lui apprit qu’il y avait eu autrefois dans la région une très ancienne Ligue, puissante et dynamique, qu’on appelait le PS et qui était dirigée par un géant débonnaire et puissant. Plus personne ne savait ce que signifiait le sigle et ses membres se battaient entre eux pour savoir ce qu’ils devaient faire ensemble et qui devait les diriger.
Une autre ligue, appelée PC, et qui avait également été très puissante dans le pays, avait quasiment disparu parce qu’on lui reprochait son alliance avec une Ligue très despotique installée en Russie et qui y avait fait beaucoup de ravages.
Une troisième, appelée FN, disait que les Français devaient être protégés et qu’il fallait chasser les étrangers ce qui résoudrait les maux de tous. Ceux qui les écoutaient avaient pour beaucoup perdu leur travail et, vivant dans la misère, ne pouvaient qu’espérer mieux.
On lui parla aussi d'un parti dont le programme était de soutenir le Roi et qui s’activait à confondre les autres en recrutant leurs chefs.
Candide fut surpris de découvrir enfin le succès d’une nouvelle Ligue dont le programme était que l’homme devait respecter la nature. Un tel principe lui parût une évidence sortie d’un esprit conservateur mais il y avait eu tellement de dégâts et de pollution sur les rivières et les champs de France que le chef de cette Ligue remportait un grand succès, alors que lui même s’était plutôt illustré dans sa jeunesse en faisant la Révolution à Paris. Ainsi de rouge était-il devenu vert.
Candide et les Ligues
En attendant, les uns et les autres s’affrontaient mais les gens restaient fort malheureux, les Persans comme les Français et lorsque Candide apprit que le chef de cette nouvelle Ligue verte s’appelait Cohn-Bendit et qu’il venait comme lui d’Allemagne, il ne put que pleurer en songeant à sa belle Cunégonde qui était restée là-bas, en Westphalie. (D'après M. Voltaire)Merci pour votre lecture ! Thank you for reading !

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