L'industrie a vécu des temps difficiles : malgré les déclarations enthousiastes des premiers temps de la crise, on constate que les 18 derniers mois n'auront pas été des plus favorables.
Déjà les auteurs constatent que la récession ne sarcle leurs avances sur les livres publiés, mais un état des lieux plus vaste aux États-Unis permet de comprendre l'étendue des dégâts.
Les salaires, le nerf de la guerre
Premier chiffre : 35 % du personnel n'a pas reçu d'augmentation l'an passé, contre une hausse de salaire de moins de 3 % pour 21 % des autres, constate-t-on. Pour 70 % des répondants, leur entreprise a amorcé un gel des salaires, tout comme un gel de l'embauche pour 63 % d'entre eux. Enfin, 61 % du secteur a connu des licenciements à plus ou moins grande échelle. Seuls 10 % des maisons n'ont pas pris de mesures pour maîtriser les coûts de leurs employés au cours des 18 derniers mois.
Sécurité de l'emploi : pas vraiment
Conséquence directe : 13 % de l'industrie se dit très en sécurité dans son emploi, le niveau le plus bas constaté, avec pour corollaire 11 % qui se sentent très inquiets, un triste record. L'édition aurait alors la palme de l'insécurité, 38 % des employés se déclarant inquiets pour leur poste. Cause première ? La transition vers le numérique, à 42 %, contre 32 % en 2007, qui seraient la cause de désagrément dans leur emploi. Les salaires bas restent une cause de mécontentement, mais en regard de 2007, ces derniers auraient diminué.
Réduire les coûts, toujours, et encore
Cependant, les primes n'ont concerné en 2008 que 53 % contre 45 % l'année d'avant. Même mouvement pour ce qui concerne les budgets marketing : 66 % des sociétés les ont réduits, de même que l'on investit moins dans les rassemblements littéraires, foires, festivals et autres. Bilan des courses l'impression à la demande a pris, elle, un essor foudroyant, de même que l'on développe le numérique, pour réduire également les coûts.
Réduction oblige, on voyage moins : les visioconférences occupent 63 % du temps des relations professionnelles, contre 46 % en 2007. On imprime moins aussi, avec le passage à des catalogues numériques pour 39 % des maisons - un pic est atteint par les éditeurs religieux, avec 51 % d'entre eux qui sont passés à ce format.
I can get no... Satisfaction : kiff-kiff
Cependant, sur toute cette morosité, seuls 26 % des employés s'attendent à quitter leur emploi au cours des deux prochaines années, contre 30 % en 2007. Rien n'a changé en revanche : 11 % s'attendent à changer de carrière, en plus d'emploi. Enfin, en termes salariaux, les femmes sont toujours discriminées, avec un salaire globalement plus bas sur l'ensemble du territoire. Le ratio des personnes satisfaites de leur job en 2008 est de 50 %, contre 52 % en 2007... et 56 en 2004.