Klarskovgaard Le 17 janvier 1951,
« […] Quant au sexe, mon dieu je l’ai trop en mépris vieux maquereau que je suis pour le lyriser, déifier comme ce brave confrère ! La reproduction seule me paraît grave : fabriquer un nouveau destin ! Oh là ça c’est terrible. Mais l’intromission d’un bout de barbaque dans un pertuis de barbaque j’ai jamais vu là que du grotesque, et cette gymnastique d’amour ! cette minuscule épilepsie ? Quels flaflas ! Je suis [pour] avec Lénine. C’est un bon choc biologique, mais pas chez le tuberculeux – certainement – assez fébricitant ainsi – C’est du petit suicide. Le mec qui bande pour moi tu vois, c’est un client. Son chou-fleur à deux mains qu’attend qu’on lui raconte une histoire ! l’a ! l’amour ! Pas plus con ! Le vagin tabernacle ! Ils m’écœurent ! Pas que je méprise la beauté des dames retiens ! de loin ! Je suis de la cuisse comme pas ! Grec (pas homo !) adulateur des Dianes ! fétichiste des danseuses ! Mais c’est le sentiment là-dedans que je trouve l’ignoble mélange ! pas à sa place du tout ! ah païen ! je mélange pas. Le coup de filer ses 10 cc de sperme dans une moule je vois pas la Prière ! le grave : le môme ! cela seul est grave – le reste c’est juste cochon – Pourquoi pas certes ! Mais sans blablas ! […] »
Céline, Lettres à Albert Paraz, 1947-1957, Nouvelle édition, p.340, ©Gallimard 2009.
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