L'observateur attentif se souviendra des premières paroles de l'industrie du livre, régulièrement rapportées dans nos colonnes, quand la récession a pointé le bout de son nez : tout le monde devait être confiant, la crise, ça ne touche pas plus le livre que le nuage de Tchernobyl ne passe par la France. Conciliants, certains d'entre nous ont bien voulu y croire. Les pauvres...
Aujourd'hui, les chiffres autant que la situation montrent que non seulement la crise fait plus que passer sur l'industrie - on est à la limite du char Leclerc en pleine débâcle - mais que les propos rassurants auparavant tenus laissent place à ce type de silence qui avait tendance à effrayer Pascal.
Un petit tour d'horizon de la place dresse un état des lieux pas franchement reluisant :
Aux États-Unis, 3 % de baisse pour le mois de mai dans les librairies.
En Espagne, un rapport conclut à la gravité de la situation.
En France, la librairie limitait la casse, mais la chute continuait en regard de 2008...
Évidemment, on reste loin des 31 % de baisse annoncés par l'industrie du jeu outre-Atlantique pour le mois de juin, mais ce qui est intéressant, c'est que les analystes avaient prévu que le secteur traverserait la crise sans trop de turbulences. En tablant sur le fait que tout jeu propose des heures de plaisir et d'amusement, voire d'occupation, et que dans ces périodes sombres de l'économie, on sort peu, tout était fait pour que les jeux s'en sortent.
Enlevez le mot "jeux", et remplacez-le par "livres", dans le précédent paragraphe. Cela n'a-t-il pas un goût de discours prononcé peu avant le Salon du livre de Paris, cette année ?