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Meurtres à la Pomme d’Or – Michèle Barrière

Par Pierre71

9782914645805FSAu seizième siècle, chrétiens, juifs et protestants se battaient pour la suprématie dans plusieurs villes du royaume de France. Il en était ainsi à Montpellier, et c’est dans ce contexte que le jeune François Poquet est envoyé faire ses études de médecine dans cette ville à l’avant-garde. Seulement sa seule religion est plutôt terrestre : il est habité par tout ce qui touche à l’art culinaire. Il loge chez l’apothicaire Catalan et à cette époque, plantes médicinales, médecine et cuisine sont intimement liées. François est aux anges.

Et moi aussi. D’autant plus que Michèle Barrière est historienne de la gastronomie. Et de celle-ci, elle nous en sert à la louche tout au long de ce roman à déguster sans modération. En entrée, nous iront déterrer un mort fraîchement enseveli, afin de l’autopsier au nom de la science. En plat de résistance, nous élaboreront savamment un complot, hourdis par d’obscurs Célestins, et dont le bras armé est la confrérie des épiciers, contre les juifs et les protestants qui fournissent le gros du peloton d’apothicaires. Ceux-ci sont en effet accusés de vendre un poison aux habitants, qui tombent comme des mouches (dans le potage ?) les uns après les autres. A cette époque (et sans doute encore aujourd’hui), les confréries de marchands et les métiers se bagarraient pour défendre leur pré carré : coups bas, dénonciations, rumeurs, etc.

Bien entendu, François va débrouiller les oeufs cette affaire, aidé de son professeur Rondelet et de plusieurs sommités, au titre desquelles il faudra compter Nostradamus, Olivier de Serre, Gabriel Fallope ( si si, celui qui donne de la trompe !), Renée D’Este et toute une ribambelle de savants et d’artistes italiens. Car François visite à l’occasion Bologne et j’ai beaucoup apprécié la description qu’en fait l’auteur : entre curiosité pour les sciences et sens de la fête. Chaque étape de l’enquête est aussi une occasion pour notre héros de rencontrer des maîtres cuisiniers, de découvrir des spécialités et de dénicher des livres de recettes parmi les premiers édités en Europe. C’est le genre de roman que vous lisez de la main gauche, la droite faisant l’aller-retour vers le bocal à friandises.

Toute cette aventure est saupoudrée de galipettes, émois interdits et histoires de belles. Il n’est pas de péché de chair(e) qui ne soit bien arrosé ! Un régal, merci patronne !

Goodies :

Un extrait pour donner le style de l’auteur :

Furieux, François sortis de la chambre en claquant la porte. Qu’ils aillent tous au diable ! Félix et ses vapeurs antipapistes, Ulisse et ses baisers incendiaires, Ugo et ses airs de madone offensée. Il allait régler l’affaire une fois pour toute, retourner à Montpellier avec le poison, prendre Anicette par la main et partir au bout du monde. Tiens, en Amérique ! Voilà une bonne idée. Au moins, avec les cannibales, c’était simple. Pas d’état d’âme. Tu as bon goût, on t’aime et hop dans la marmite !

A la fin du livre, Michèle Barrière nous fait le panégyrique de la tomate, nous apprenant moult choses que je ne soupçonnais pas. Je la verrai d’un autre oeil lorsque je l’inviterai dans mon assiette (la tomate). Il y a aussi plusieurs recette de la Renaissance que j’essaierais volontiers comme par exemple Les oreilles de porc, sauce d’enfer. Ca vous dit ?

J’inventorie goulûment les autres romans de Michèle Barrière, un peu comme on range les épices au-dessus de la cheminé. Histoire d’accompagner mes futures lectures (g)astronomiques ! (Quatrièmes de couverture et Bibliosurf)

9782914645966FSSouper mortel aux étuves. Paris, 6 janvier 1393. Messire Jehan est retrouvé la gorge tranchée dans des étuves mal famées de la rue Tirechappe. Constance n’a alors qu’une seule idée : venger son mari. Elle se fait embaucher comme cuisinière par Isabelle la Maquerelle – la patronne des étuves. Elle doit affronter l’irascible Guillaume, – cuisinier à la cour du roi -, qui arrondit ses fins de mois aux étuves. Leurs joutes culinaires deviennent vite l’attraction majeure du quartier de la Grande Boucherie. A la cour de Charles VI, après le tragique épisode du Bal des Ardents, elle rencontre le célèbre cuisinier Taillevent, auteur du Viandier, – le premier best-seller gastronomique. Malgré les embûches, Constance mène l’enquête et utilise ses talents culinaires pour obtenir des informations.C’est à Bruges, sur la piste des assassins de son mari, qu’elle rencontrera l’amour ! Mais pourra-t-elle échapper au piège mortel qui lui est tendu et confondre ses ennemis ? Souper mortel aux étuves plonge le lecteur au cœur du Paris du Moyen Age. Cahier de recettes en fin d’ouvrages.

9782353260027FSNatures mortes au Vatican. Rome, automne 1570. On court les fêtes somptueuses des princes et des cardinaux. Le vin de Frascati coule à flot et les courtisanes sont belles. François – le héros de Meurtres à la pomme d’or, est devenu secrétaire de Bartolomeo Scappi, le cuisinier personnel du pape. Il l’aide à rédiger son Opera, recueil de quelque mille recettes, toutes plus délicieuses et innovantes les unes que les autres : tourte aux asperges, crème à la hongroise, gâteau d’aubergines, papardelles au bouillon de lièvre, pigeon a la sauge… François et ses amis, les peintres de la nouvelle maniera, des poètes et des chercheurs de merveilles s’adonnent à tous les plaisirs de la dolce vita. Mais des événements inquiétants se précipitent : le peintre Arcimboldo est enlevé, François est victime d’un odieux chantage, une fête amoureuse vire à l’orgie et au massacre. François saura-t-il déjouer les pièges d’un cardinal collectionneur d’art ? Echappera t-il à l’Inquisition. Le lecteur, friand d’aventures et de gastronomie, le suivra de Rome à Naples, puis jusqu’à Genève. Sa quête s’inscrit dans celle de l’Histoire, où les bouleversements de la fin de la Renaissance, les violences et la mort attisent le goût du beau et de la vie.

9782353260294Meurtres au potager du Roy. Château de Versailles, mai 1683. La mode est aux jardins. Louis XIV raffole des légumes primeurs : asperges, petits pois, melons… La Quintinie, directeur des jardins fruitiers et potagers royaux, en détient les secrets. Au Potager du Roy, puis chez un maraîcher du quartier de Pincourt à Paris, des champs de melons sont vandalisés, des jardiniers assassinés. L’existence d’un complot ne fait aucun doute. Benjamin Savoisy – premier garçon-jardinier du Potager – mène l’enquête dans les coulisses de Versailles où officient cuisiniers et maîtres d’hôtel. Elle l’entraînera jusqu’en Hollande, grande puissance coloniale réputée pour son commerce. Saura-t-il faire face aux manœuvres de séduction et aux traîtrises qui vont émailler son chemin ? Quatrième tome des aventures de la famille Savoisy, Meurtres au Potager du Roy poursuit l’histoire de la gastronomie. Il dévoile la révolution culinaire française en marche : les mélanges sucrés-salés sont abandonnés et les herbes potagères remplacent les épices ; le beurre et la crème apparaissent dans les sauces ; les fruits et les légumes jusqu’alors décriés font fureur. Ce roman historique fourmille d’informations sur la vie quotidienne, les fêtes et soupers de la Cour, l’art de manger au XVIIe siècle en Europe. Il met en scène de grands cuisiniers, des jardiniers de génie comme La Quintinie et Bonnefons, des botanistes ou des hommes de science : Tournefort, John Evelyn, Denis Papin…

9782353260539Les Soupers assassins du Régent. A la mort de Louis XIV, la Cour regagne Paris et renoue avec les plaisirs. Les comédiens italiens sont de retour, les élégantes portent les premières robes à panier. Le vin mousseux de Champagne – la nouvelle boisson à la mode – coule à flots au Palais-Royal. Des marchands de vin parisiens, ne jurant que par le bourgogne, déclarent la guerre au vin “saute-bouchon”… Ont-ils commandité l’assassinat de Frère Oudart, soi-disant détenteur du secret de dom Pérignon, dans une cave près d’Epernay ?… Sont-ils responsables de l’empoisonnement d’une jeune comédienne ?… A moins que le poison ait été destiné au Régent sur qui se concentrent des haines tenaces… Baptiste Savoisy, fournisseur du Palais-Royal en vin de Champagne, et sa soeur Alixe, cuisinière attitrée du Régent, vont être témoins de ces drames et, bien malgré eux, mêlés aux évènements politiques de cette fin 1718: la guerre avec l’Espagne se profile et les conspirations se multiplient pour éliminer Philippe II d’Orléans. Malgré les dangers entourant ses fameux petits soupers, il ne renoncerait pour rien au monde aux délicieux mets inspirés par le cuisinier royal, François Massialot et préparés par Alixe. Saura-t-elle le protéger de ses ennemis ?…


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