mort du scarabée sacré
La mort le prend en tête de côte
C'est l'ahan du bousier industrieux
L'honnête travail de l'insecte obscur
Coléoptère promu à l'office théologalVois-le apprenti moraliste admire comme il pousse
Sa pilule Sa crotte (celle d'un autre en l'occurrence)
Le voici brouette à mappemonde
Maître galiléen d'un globe roulant bien plus admirable
Que galilée car le scarabée (sacré à juste titre)
A façonné lui-même sa sphèreIl pousse Il pousse Grand dieu coprophage
Dans la région sacrée des grands défécateurs
Il pousse Il pousse sa pilule et meurt en tête de côte
Et pourtant elle tourne Ce que n'ont jamais dit
Ni le Bousier Ni Galilée Jamais ils ne l'ont dit Non jamais
Voyant qu'abandonnée la pilule roule aux abîmes
Georges Thinès, Mer intérieure, Editions l'Age d'Homme, Lausanne, 2007, 99 p., p. 21
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la saison de janus
ÉTÉ Fureur de ce participe
Capable de nommer une saison
En laquelle règne au passé
L'impitoyable urgence de l'êtrePensant l' ÉTÉ PROCHAIN
Je subis la damnation
De la saison attendue
Saison passée clamée dans le futurAssis au bord du talus
J'écoute s'éloigner le temps
Le temps qui passe en bruissant
Est-ce la feuille est-ce le ventLe temps que j'invente
Est le passé complaisant
Heureux temps de la morte saison
Je conjugue l’ÉTÉ SERALapidaire ÉTÉ
Saison qui engendre
Dans le néant mémorial
Un temps neuf de la langue
Georges Thinès, Mer intérieure, Editions l'Age d'Homme, Lausanne, 2007, 99 p., p. 35
(contribution de Benoît Moreau)
note bio-bibliographique de Georges Thinès
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