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Adieu Gary, de Nassim Amaouche

Par Kilucru

Adieu Gary - De Nassim Amaouche

Adieu Gary
Un film français de Nassim Amaouche
Avec Jean-Pierre Bacri, Dominique Reymond, Yasmine Belmadi, Mhamed Arezki, Alexandre Bonnin ...
Grand Prix de la 48ème édition de la Semaine de la Critique Cannes 2009
Synopsis


Au milieu de nulle part, une cité ouvrière vidée de sa population depuis quelques années déjà.
Pourtant, certains habitants ont décidé d'y rester, plus par choix que par nécessité, parce que c'est là qu'ils sont nés et qu'ils ont grandi.
Parmi eux il y a Francis, l'ouvrier consciencieux qui continue d'entretenir la machine sur laquelle il a travaillé toute sa vie ; Samir, son fils , qui revient dans le quartier après une longue absence ; mais aussi Maria, la voisine, vivant seule avec son fils José qui veut croire que son père est Gary Cooper.
Il va donc l'attendre tous les jours dans la ruelle de ce no man's land contemporain, qui ressemble à s'y méprendre à un décor de Western...


Un long tunnel, une voie ferrée quasi abandonnée, une antique Mercédès en guise de locomotive, à son bord Icham (Mhamed Arezki) et son frère Samir (Yasmine Belmadi). Celui-ci vient tout juste d’être libéré, levée d’écrou pour une insignifiante histoire de trafic. Nous n’en apprendrons pas beaucoup plus.
Quand le soleil féroce inonde enfin les lieux, à la sortie du long boyau noir, le paysage écrasé de chaleur, saupoudré de poussière, dévoile une cité quasi fantôme. Un univers de labeur et d’agitation a laissé place à un désert où seul quelques « irréductibles » continuent de s’accrocher, parce qu’ils n’ont nulle part où aller, parce qu’ils sont ici chez eux.
Ainsi de Francis (Jean-Pierre Bacri ), qui, inlassable, continue d’entretenir une machine qui certainement comme les autres partira. Il a tout donné à l’usine, y a épousé la mère de ses deux fils Samir et Icham. Veuf depuis, il entretient une discrète liaison avec Maria (Dominique Reymond), dont le fils attend, mutique, les yeux rivés sur la rue ou sur la télé, le retour du père enfui, le sosie de Gary Cooper ! Et puis tout ce petit monde forme une petite communauté, destinée à dépérir..Pourtant un nouvel arrivant s’empresse de déblayer les locaux syndicaux pour y installer un lieu de prière (The Times they are a Changing !)
Et pour Samir, une belle escapade avec Nejma (Sabrina Ouazani) juste avant qu'elle ne parte et pour lui dire enfin son amour par l’entremise d’un plateau de fruits de mer…geste symbolique ! Qu’il faut cueillir la vie sans plus attendre.
Ailleurs, pendant que sa mère teste toujours pour quelques royalties des médicaments nouveaux, José (Alexandre Bonnin), avec l’aide, rêvée ou pas, d’un Gary Cooper de circonstance, sort enfin du mutisme.
Oui, même quand tout semble mort, ainsi de cette machine infernale qui finalement, sous l’action conjuguée du père et du fils, magnifique et gratuite communion, vibre et emplit un moment de son tonnerre l’usine fantôme .Travail et lie, social.
A moins de partir, de tout plaquer, il restera à ces hommes et ces femmes à réinventer un univers entier. Tâche impossible ? A voir.

Adieu Gary - De Nassim Amaouche

Inspiré par le lieu, un quasi coup de foudre et comme je le comprends, Nassim Amaouche filme celui-ci avec talent tout en y incluant ces personnages, les rendant discrets, silencieux quand il le faut. Joyeux et déchaînés pour une soirée d’anniversaire des plus amicales et. ..Musicale ! Une exploitation de la photo et de la lumière sur ces ensembles abandonnés des plus réussie ! Enfin par-ci par-là une touche d’humour, le supermarché et les tenues grotesques, une pincée de fantaisie via Gary Cooper et José..
Ajoutez à cela toute la bienveillance de Jean Pierre Bacri, la douceur de Dominique Reymond, un couple fondant de simplicité et d’authenticité, entouré de jeunes acteurs sans fausses notes bien au contraire. Et par un savant dosage, Nassim Amaouche livre une œuvre sociale, humaniste et poétique

Excessif.Com "..le jeune cinéaste choisit d'expérimenter une autre voie. Celle de la lumière, de la mesure et d'une représentation tout en ruptures de ton, de narration et de références. Ainsi, Adieu Gary à ses débuts lorgne vers l'absurde à la Kusturica, puis foisonnant mais toujours crédible, s'emploie à dépeindre avec tendresse, un monde semblant sortir de chez Jodorowski. Mais là où le métrage pourrait courir le risque de se perdre, Nassim Amaouche sait tenir les rênes avec brio, maîtrisant sa narration et ramenant son propos à un réalisme poétique qui émeut autant qu'il interroge. Une vraie réussite.."
CritiKat.Com "...simplement qu’Adieu Gary est un sacré chouette film où l’élégance visuelle, l’élaboration d’une atmosphère singulière, une forme de réflexivité se mêlent harmonieusement sans jamais entraver le plaisir de spectateur..."
Le Monde.Fr - "Adieu Gary", une perle douce pour l'été


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