Depuis la décision signifiée en juin par l'auteur que de refuser la publication sur le territoire américain de la suite de l'Attrape-coeurs et le procès qui en a découlé, il ne restait plus que l'appel à l'éditeur pour faire valoir son droit.
Et ce dernier a connu une première séance hier à New York. Fredrik Colting, l'éditeur, a fait valoir dans des documents déposés à la 2nd court d'appel de la ville que le juge avait commis une erreur en estimant que la suite de l'Attrape-coeurs avait violé le droit d'auteur de Salinger. Ayant d'abord tenté l'argument de la parodie, qui pouvait autoriser la rédaction d'une suite sans entrave judiciaire, le verdict du 1er juillet avait fait mouche !
« Bien que le tribunal ait trouvé quelques éléments changeant les personnages dans 60 Years later, il constate que la prétendue parodie n'est pas suffisamment perceptible et que le faible contenu parodique n'a aucune chance de compenser l'évidente nature commerciale de ce livre. »
Or les avocats de l'éditeur-auteur ont embrayé sur une approche autre : l'interdiction de parution sur le territoire étatsunien ne fait pas que priver les accusés de leurs droits, mais elle empêche également le public d'apprécier à la lumière de ce texte, l'oeuvre de Salinger.
« Colting n'est pas un pirate », clame son avocat, bien au contraire, s'il s'est emparé d'une partie de l'ouvrage, ce n'est que du minimum « pour faire sa critique et ses commentaires ».
Aujourd'hui, L'Attrape-coeurs se serait vendu à plus de 35 millions d'exemplaires.