Défendre la librairie indépendante, c'est peut-être aussi savoir se projeter pour lui envisager des avenirs et des futurs possibles. Dans l'un d'entre eux, que l'on doit à la romancière Moriah Jovan, sa pérennisation passera par un plan d'action assez drastique pour lequel elle a établi un croquis :
Tout d'abord, non, il ne s'agit pas des plans de constructions d'une buvette ni d'un café : Espresso ici ne renvoie pas à une boisson chaude, mais à l'Espresso Book Machine, qui permet l'impression à la demande d'ouvrages. Mais une question taraudera sans peine les plus attentifs : où son exactement les livres ? Réponse simple : y'en a pas.
« Vous voulez un livre que vous pouvez tenir dans vos mains ? Vous vous rendez alors dans votre librairie habituelle, mais dans leur humble stock, ils n'ont pas ce que vous souhaitez. AUCUN SOUCI ! Asseyez-vous devant l'une des stations. Naviguez sur le catalogue informatique. Choisissez votre produit. Vous donnez votre numéro de carte de crédit. La commande va directement vers l'une des machines Espresso derrière vous. Patientez 10 à 15 minutes (durant lesquelles vous aurez probablement déjà commandé deux ou trois autres livres) et votre ouvrage sort. Vous pouvez y aller », fantasme tout haut la romancière.
Et d'ajouter à son plan génial un espace pour tester des lecteurs ebooks histoire de se faire un réel avis sur la question. Avec peut-être un espace au troisième étage pour des livres concrets ?
Dans ce cas, autant prévoir également un distributeur de boissons, histoire de patienter durant l'impression du livre, mais également de donuts pour s'assurer que le client ait quelque chose à faire avant la fin de l'impression.
D'ailleurs, Moriah envisage même la gratuité du temps d'attente : si l'on n'a pas envie de rester en place en attendant la sortie du livre, autant le commander, se le faire imprimer et filer chercher bébé à la crèche, avant de repasser chez le libraire.
Délirant ?